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Vasco de Gama : sa biographie, ses voyages, tout savoir sur l'explorateur

Après la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb, Vasco da Gama est le premier européen à trouver la route vers l'Inde en contournant l'Afrique.

Vasco de Gama : sa biographie, ses voyages, tout savoir sur l'explorateur

On suppose que le célèbre navigateur portugais Vasco de Gama est né vers 1469 à Sines. Après que Christophe Colomb ait découvert l’Amérique pour le compte de l’Espagne, le roi du Portugal charge Vasco de Gama d’ouvrir la route de l’Inde. Ce dernier part le 9 juillet 1457 à la tête de trois navires.

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Vasco de Gama et son équipage affrontent lors de leur expédition le Cap de Bonne Espérance , surnommé “Cap des tempêtes” du fait des conditions maritimes extrêmes qui l’entourent.

L’expédition mettra un an à rejoindre l’Inde , en arrivant à Calicut (actuelle Kozhikode). Vasco de Gama pose les bases nécessaires pour établir des liens commerciaux. À peine rentré au Portugal, il repart sur la route des épices et y fonde plusieurs colonies portugaises.

Vasco de Gama est nommé vice-roi des Indes en 1524. Il meurt le 24 décembre de la même année en Inde, à Cochin. Il aura passé la majeure partie de sa vie à naviguer et à rechercher des terres inconnues. Vasco de Gama demeure très connu pour être le premier européen à avoir accosté par les Indes en passant par la mer, en 1498.

Les explorations de Vasco de Gama

L’explorateur quitte le Portugal le 9 juillet 1497 à la tête de quatre navires et 200 hommes d’équipage. Les caravelles se dirigent durant plusieurs mois vers le Cap de Bonne Espérance, au sud de l’Afrique.

Ce passage fut découvert dix ans auparavant par Bartholomeu Diaz, également un Portugais. Ce dernier accompagne d’ailleurs Vasco de Gama lors de cette expédition. Une fois le “Cap des tempêtes” dépassé, les marins longent la côte est de l’Afrique et mettent les voiles vers l’Inde.

Vasco de Gama et ses hommes arrivent à Calicut (actuelle Kozhikode) près d’un an après leur départ du Portugal, en mai 1498. Ce faisant, ils ouvrent la route des Indes par voie maritime. Vasco de Gama pose alors les bases nécessaires à l’établissement de liens commerciaux.

À son retour au Portugal l’année suivante, l’explorateur est accueilli en héros. Le titre d’Amiral des Indes lui est décerné et lui confère certains droits sur le commerce avec ce pays. Vasco de Gama prépare alors une seconde expédition . Il emmènera cette fois-ci vingt navires de marchandises dans le but de renforcer l’empire colonial portugais.

La mort de Vasco de Gama

Le célèbre navigateur repart une seconde fois sur la route des épices, entre 1502 et 1503. Il y fonde alors plusieurs colonies portugaises. Lorsqu’il retourne sur sa terre natale, il tombe en disgrâce auprès du roi, qui lui retire tout droit sur l’Inde. Il lui est reproché d’avoir échoué dans sa mission de découverte d’une enclave catholique. Vasco de Gama est aussi accusé de ne pas avoir soumis le suzerain local.

Il obtient tout de même le titre de Comte de Vidigueira en 1519. Le navigateur est même nommé vice-roi des Indes en 1524, par Jean III du Portugal. De retour en Inde la même année, il y meurt le 24 décembre. Vasco de Gama est enterré sur place et ses restes sont rapatriés par ses fils en 1539.

La découverte de Vasco de Gama est très importante, mais le Portugal n’en profitera pas longtemps. Le pays manque en effet d’armateurs et doit affronter la concurrence des autres puissances coloniales .

Vasco de Gama : les dates clés de sa vie

  • 1469 : année de naissance supposée, à Sines (Portugal)
  • 9 juillet 1497 : départ de l’expédition menée par Vasco de Gama

L’expédition maritime est commandée par le roi du Portugal, Manuel 1er. Elle quitte le Tage avec la bénédiction du clergé. 200 hommes d’équipage accompagnent Vasco de Gama, à bord de quatre navires. L’explorateur décide de se diriger vers le Cap de Bonne-Espérance .

  • 22 novembre 1497 : Vasco de Gama atteint le Cap

Le Cap de Bonne-Espérance, à la pointe Sud de l’Afrique est doublé par le navigateur et ses hommes au mois de novembre 1497. Vasco de Gama ouvre ainsi le passage entre l’Afrique et l’Asie. Bartholomeu Diaz avait déjà réalisé cet exploit 10 ans auparavant. Il accompagne Vasco de Gama dans son expédition.

  • 20 mai 1498 : Vasco de Gama arrive en Inde

Le navigateur portugais Vasco de Gama débarque à Calicut, une ville du Kerala, en Inde. Il devient ainsi le premier Européen à gagner l’Inde en passant par la mer. En contournant l’Afrique en passant par le Cap de Bonne-Espérance, Vasco de Gama ouvre la route des Indes. L’expansion du Portugal vers les Indes demeurera limitée du fait du manque d’armateurs et de la concurrence agressive des autres puissances coloniales (les Pays-Bas en tête).

  • 24 décembre 1524 : décès de Vasco de Gama

Vasco de Gama s’éteint le 24 décembre 1924 à Cochin, en Inde. Il demeure l’un des plus grands navigateurs portugais de son époque.

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Le « Monument aux Découvertes », le Padrão dos Descobrimentos, dans le quartier de Bélem, à Lisbonne, érigé en hommage aux navigateurs portugais des XVe et XVIe siècles et du prince Henri le Navigateur. C'est précisément de cet endroit qu'est parti Vasco de Gama. Sur le parvis, une rose des vents et une planisphère au sol. © Ghislaine Laussel/Futura

Quel fut le voyage de Vasco de Gama ?

question réponse

Le navigateur portugais Vasco de Gama (1460-1524) est célèbre pour avoir établi la route maritime des Indes en contournant l'Afrique. L'Empire colonial portugais est le premier empire mondial de l'histoire. Entre le XV e siècle et jusqu’à la moitié du XX e , il possédait des territoires répartis sur les cinq continents

au sommaire

À l'époque de l'expédition de Vasco de Gama, en 1497, les Portugais connaissent bien les côtes d'Afrique de l'Ouest, qu'ils explorent depuis la fin du XIV e siècle.  Mais ils sont toujours à la recherche de la voie maritime qui les conduirait aux Indes. En 1488, le navigateur navigateur Bartolomeu Dias franchit ce qu'il croit être le point le plus méridional, le cap des Tempêtes Tempêtes , rebaptisé ensuite Cap de Bonne-Espérance plus tard. Poursuivant à l'est mais n'apercevant toujours pas de terre, celui-ci rebrousse chemin, sans aller plus loin, et fait demi-tour sous la pression de son équipage. Vasco de Gama quitte le Portugal le 8 juillet 1497. Il s'embraque sur le Tage, avec quatre navires et 200 hommes. Il suit la route ouverte par son prédécesseur Bartolomeu Dias.

Après avoir fait escale au Cap Vert, il rejoint l'île de Sainte-Hélène en un peu plus de 3 mois. Il double le Cap de Bonne-Espérance le 22 novembre 1497 et rejoint les côtes africaines où il effectue plusieurs escales et arrive au Mozambique en mars 1498. La flotte continue vers le nord, s'arrête à Mombasa puis Malindi (Kenya). Le 24 avril 1498, Vasco de Gama franchit une partie de l'océan Indien et atteint Calicut (aujourd'hui Kozhikode, en Inde) le 20 mai.

La carte de navigation accueille les visiteurs à l'entrée du musée de la Marine, à Lisbonne, qui conserve 17.000 pièces de l'extraordinaire épopée maritime portugaise, dans l'aile ouest du monastère des Hiéronymites. © Ghislaine Laussel/Futura 

Retour de Vasco de Gama et nouveaux voyages

Le Zamorin (souverain) de Calicut est déçu des marchandises apportées par Vasco de Gama et refuse d'établir un traité commercial avec les Portugais. La flotte de Vasco de Gama doit donc repartir en août 1498. Le voyage de retour, similaire à l'aller, s'achève le 10 juin 1499. À son retour au Portugal, Vasco de Gama est nommé « amiral des Indes ». Il prépare une seconde expédition avec une vingtaine de navires, en 1502, et établit des comptoirs sur les côtes africaines , mais ne parvient pas à s'imposer aux Indes. Ni à trouver le mythique royaume du prêtre Jean. Ce que le roi Manuel 1 er ne lui pardonne pas. Bien que ramenant des trésors et des privilèges importants, Vasco de Gama tombe en disgrâce.  Il est cependant nommé vice-roi des Indes par Jean III, en 1524. Il entreprend alors son ultime voyage et meurt peu après son arrivée, en 1524.

Quel était l'objectif du voyage de Vasco de Gama ?

Le voyage de Vasco de Gama voyage avait pour objectif d'établir une route maritime directe entre l'Europe et l'Inde, contournant ainsi les routes commerciales terrestres contrôlées par les Ottomans et les Arabes, qui rendaient les épices et autres produits asiatiques extrêmement coûteux pour les Européens. L'idée était de développer le commerce avec les États Africains, de la côte, et l'Inde. Le voyage de Vasco de Gama a été un succès et a ouvert la voie aux échanges commerciaux entre l'Europe et l'Asie, permettant ainsi à la puissance portugaise de devenir une force commerciale importante dans le monde. Vasco de Gama est considéré comme le premier Européen à arriver aux Indes par voie maritime en contournant le Cap de Bonne-Espérance. Après la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb en 1492, l'expédition de Vasco de Gama six ans plus tard constitue un tournant dans les échanges maritimes commerciaux entre l'Asie  et l'Europe et marque le début de l'implantation de l'Empire commercial portugais en Inde et plus globalement en Asie.

Vasco de Gama n'est pas le premier Européen à atteindre les Indes. En effet, des marchands vénitiens et gênois s'y rendaient déjà depuis longtemps par voie terrestre. Le but de ces expéditions sur mer avait plusieurs objectifs, politiques et économiques, religieux ainsi que psychologiques. Il s'agissait de se libérer du monopole des Vénitiens qui dominaient le commerce avec les Indes , d'endiguer l'expansion de la foi musulmane et de rejoindre le Royaume du prêtre Jean, un état chrétien situé en Orient qui demeurait introuvable et fit naître la légende. Les récits de Marco Polo , le perfectionnement des navires, notamment de la voilure, renforcent la soif d'aventures et de connaissances que les scientifiques et les astronomes astronomes alimentent.

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Vasco de Gama

Vasco de Gama

Navigateur portugais (Sines vers 1469-Cochin 1524).

Vasco de Gama

En 1498, six ans après la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb, Vasco de Gama fut le premier Européen à trouver la route de l'Inde en contournant l'Afrique. Il put ainsi fonder le premier comptoir portugais en Asie. La confrontation qui s'ensuivit entre l'Europe marchande et la présence arabe est un fait majeur de l'histoire.

Gama est le dernier des fils d'une noble famille.

Premiers succès

Sa science de la navigation est réputée et le roi du Portugal fait appel à lui pour diriger la grande expédition qui doit ouvrir au Portugal la route des épices.

Parti du Portugal le 8 juillet 1497, il atteint le sud de l'Afrique en novembre 1497, puis le Mozambique en mars 1498 et enfin la côte des Indes, à Calicut (aujourd'hui Kozhicode), le 20 mai 1498, où les Portugais obtiennent le droit de commercer.

Consécration

Une deuxième expédition, en 1502, lui permet de créer les premières bases portugaises du futur Mozambique, puis d'établir à Cochin, aux Indes, le premier comptoir portugais d'Asie.

Dernières années

Il reste ensuite inactif durant vingt ans, avant d'être nommé vice-roi des Indes en 1524 et de mourir peu après.

1. Le voyage de découverte

De noble origine, réputée pour la fermeté de son caractère et sa science de la navigation, Vasco de Gama se voit confier en 1497 par le roi Manuel I er le Grand , au pouvoir depuis deux années, la direction d'une importante expédition maritime qui doit consacrer le triomphe des entreprises portugaises entamé au début du xv e  siècle : il s'agit d'ouvrir la route directe vers les terres productrices d'épices, afin de fournir d'inépuisables ressources au royaume lusitanien. Cette expédition succède à de nombreuses autres entreprises depuis la prise de Ceuta, en 1415, et durant la lente descente des côtes d'Afrique, qui a enfin permis à Bartolomeu Dias de franchir le cap des Tempêtes (aujourd'hui cap de Bonne-Espérance) en 1487.

Depuis ce dernier exploit, toutefois, un événement capital a pu laisser penser aux rois portugais que ces efforts ont été vains : Christophe Colomb a osé rechercher la route de l'Orient par l'ouest. Mais les renseignements se précisent avec le deuxième voyage de Colomb: à son retour, en juin 1496, il apparaît que les terres découvertes ne ressemblent guère à celles de l'Asie du Sud-Est. Les Espagnols sont en train d'inventer, à l'ouest, un monde nouveau mais aux richesses encore inconnues. Vers le sud et l'est, le Portugal peut, plus sûrement, espérer d'immenses profits en soustrayant aux Arabes le trafic des épices dans les échanges commerciaux de l'océan Indien. Les rapports d'un agent portugais, Pêro da Covilha, viennent d'ailleurs de préciser toute l'activité qui règne sur les rives de cette mer lointaine.

Bien que cela ne soit pas précisé par le journal de bord anonyme de l'expédition, il semble que Vasco de Gama, parti le 8 juillet 1497, s'engage d'emblée dans la bonne voie en osant, au-delà du Cap-Vert, faire route en plein océan pour tirer parti des alizés et éviter les calmes équatoriaux du golfe de Guinée. Au prix d'un formidable détour, il retrouve les grands vents d'ouest qui le ramènent près de l'extrémité sud de l'Afrique le 4 novembre 1497. Le 22 novembre, après une terrible tempête qui provoque une ébauche de mutinerie, le cap de Bonne-Espérance est franchi ; le 25, le navire de charge, dont on a récupéré la cargaison et toutes les pièces utiles, est démantelé. Fin janvier 1498, les navires sont radoubés à l'embouchure de l'un des bras du Zambèze, dans un pays où certains autochtones comprennent un peu l'arabe : le voyage de pure découverte est terminé. On entre dans les régions décrites par Pêro da Covilha.

En mars 1498, à la latitude de l'actuel Mozambique, l'expédition atteint des rivages dont les habitants commercent, par l'intermédiaire des Arabes, avec l'Inde. Des musulmans et le souverain du lieu viennent visiter les navires. D'abord amicaux, les rapports se détériorent rapidement et des escarmouches se produisent : les commerçants locaux comprennent très vite que les nouveaux venus risquent de bouleverser l'ordre des choses. A Mombasa, que l'on atteint le 7 avril, l'accueil du souverain est amical. Mais la question infligée par les Portugais à des otages révèle qu'un guet-apens se prépare et il faut repartir rapidement.

À l'escale suivante, Melinde (aujourd'hui Malindi, au Kenya), le sultan en place se résout à faire bon accueil à Vasco de Gama, qui rend ses otages musulmans et obtient qu'on lui prête, pour la dernière partie de son voyage, un pilote, nommé Malemo Cana. Ce dernier est peut-être Ahmad ibn Madjid, l'un des navigateurs les plus réputés de son temps. En tout cas, il révèle à Vasco de Gama la science nautique des marins arabes de l'océan Indien, et, au terme de vingt-trois jours de mer, les Portugais jettent l'ancre à deux lieues au nord de Calicut (aujourd'hui Kozhicode), le 20 mai 1498.

2. L'entreprise de colonisation

La confrontation sur le territoire indien de l'Europe marchande et de l'islam est un événement majeur de l'histoire : bien plus encore qu'un découvreur, Gama apparaît comme un grand politique. Il feint de croire que les cultes hindous à la déesse Krishna sont d'essence chrétienne et, par ses prosternations, se démarque des commerçants musulmans : il fait naître ainsi pour les autorités locales l'idée de profiter d'une concurrence nouvelle chez les clients étrangers. Mais, par l'intermédiaire d'une caste de guerriers, les naïrs, auxquels ils ne ménagent pas les subsides, les Arabes sont très puissants et tentent de décourager les chrétiens. Après de longues négociations, les Portugais obtiennent le droit de commercer librement à Calicut. Ils repartent de Calicut le 29 août.

Après une fructueuse escale à Cannanore, les vents ne permettent pas encore de traverser l'océan. On radoube les navires à l'île d'Angediva (aujourd'hui Anjidiv, en face de Karwar) et une attaque d'un chef local est repoussée. Le départ vers l'Afrique a lieu le 15 octobre. Melinde n'est atteint que le 7 janvier 1499. Les équipages sont victimes du scorbut l'expédition n'allait compter que cinquante-cinq survivants). Les bateaux restant sont le São Gabriel et le Berrio . Le São Rafael est détruit. Le 20 mars, la flotte entre dans l'Atlantique. Vasco de Gama, retardé par la mort de son frère, aux Açores, n'est de retour au Portugal qu'à la fin d'août 1499, après Nicolau Coelho, commandant de l'un des navires, arrivé dès le 10 juillet 1499. L'expédition est fort rentable sur le simple plan commercial, puisque les frais engagés sont remboursés soixante fois. Vingt mille cruzados d'or allaient récompenser Vasco de Gama, qui devait être nommé « amiral des Indes ».

Le Portugal entreprend dès lors d'exploiter la route nouvelle. À l'expédition de Pedro Álvares Cabral , qui atteint les côtes du Brésil en 1500, succède en 1501 celle de João da Nova, qui découvre l'île de l'Ascension et Sainte-Hélène. Vasco de Gama lui-même repart à la tête de vingt navires en 1502. Il commence par s'emparer des bases de Quiloa (Kilwa) et de Sofala, premières bases portugaises du futur Mozambique, et écarte ses rivaux arabes par la terreur : un navire égyptien est incendié avec tout son équipage, y compris les femmes et les enfants. Aux Indes, il impose la domination portugaise avec la même rigueur, fait bombarder Calicut pendant trois jours et fonde à Cochin le premier comptoir portugais d'Asie.

Vasco de Gama

Rentré à Lisbonne en 1503, Vasco de Gama reste vingt ans dans l'inaction. Finalement nommé vice-roi des Indes en 1524 par Jean III le Pieux, il souhaite lutter contre la corruption qui se développe dans les trois comptoirs, mais meurt le 24 décembre, peu après son arrivée aux Indes.

3. La flotte de Vasco de Gama

Au moment d'embarquer pour sa grande expédition, en juillet 1497, Vasco de Gama disposait de quatre navires, dont la construction fut particulièrement soignée. Ceux-ci en effet emportaient des pièces de rechange pouvant être utilisées indifféremment sur chacun d'entre eux, ce qui constituait une innovation remarquable.

Le chef de l'expédition embarqua sur le São Gabriel, qui jaugeait 120 tonneaux ; son frère Paulo commandait le São Rafael (100 tonneaux). Si la capacité du Berrio n'était que de 50 tonneaux, celle du navire de charge – pour les approvisionnements de l'aller – atteignait 200 tonneaux. Les équipages auraient compté 170 personnes (320 selon d'autres sources), dont de nombreux aventuriers. C'est à eux que furent réservées les missions périlleuses.

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Chronologie

  • 1497-1498 Vasco de Gama longe la côte africaine, du cap de Bonne-Espérance au nord de Zanzibar.
  • 1498 Le navigateur portugais Vasco de Gama atteint l'Inde à Calicut en étant passé par la route du Cap.

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Vasco da Gama

By: History.com Editors

Updated: June 6, 2023 | Original: December 18, 2009

Portrait of Vasco da Gama

The Portuguese nobleman Vasco da Gama (1460-1524) sailed from Lisbon in 1497 on a mission to reach India and open a sea route from Europe to the East. After sailing down the western coast of Africa and rounding the Cape of Good Hope, his expedition made numerous stops in Africa before reaching the trading post of Calicut, India, in May 1498. Da Gama received a hero’s welcome back in Portugal, and was sent on a second expedition to India in 1502, during which he brutally clashed with Muslim traders in the region. Two decades later, da Gama again returned to India, this time as Portuguese viceroy; he died there of an illness in late 1524.

Vasco da Gama’s Early Life and First Voyage to India

Born circa 1460, Vasco da Gama was the son of a minor nobleman who commanded the fortress at Sines, located on the coast of the Alentejo province in southwestern Portugal. Little else is known about his early life, but in 1492 King John II sent da Gama to the port city of Setubal (south of Lisbon) and to the Algarve region to seize French ships in retaliation for French attacks on Portuguese shipping interests.

Did you know? By the time Vasco da Gama returned from his first voyage to India in 1499, he had spent more than two years away from home, including 300 days at sea, and had traveled some 24,000 miles. Only 54 of his original crew of 170 men returned with him; the majority (including da Gama's brother Paolo) had died of illnesses such as scurvy.

In 1497, John’s successor, King Manuel I (crowned in 1495), chose da Gama to lead a Portuguese fleet to India in search of a maritime route from Western Europe to the East. At the time, the Muslims held a monopoly of trade with India and other Eastern nations, thanks to their geographical position. Da Gama sailed from Lisbon that July with four vessels, traveling south along the coast of Africa before veering far off into the southern Atlantic in order to avoid unfavorable currents. The fleet was finally able to round the Cape of Good Hope at Africa’s southern tip in late November, and headed north along Africa’s eastern coast, making stops at what is now Mozambique, Mombasa and Malindi (both now in Kenya). With the help of a local navigator, da Gama was able to cross the Indian Ocean and reach the coast of India at Calicut (now Kozhikode) in May 1498.

Relations with Local Population & Rival Traders

Though the local Hindu population of Calicut initially welcomed the arrival of the Portuguese sailors (who mistook them for Christians), tensions quickly flared after da Gama offered their ruler a collection of relatively cheap goods as an arrival gift. This conflict, along with hostility from Muslim traders, led Da Gama to leave without concluding a treaty and return to Portugal. A much larger fleet, commanded by Pedro Alvares Cabral, was dispatched to capitalize on da Gama’s discoveries and secure a trading post at Calicut.

After Muslim traders killed 50 of his men, Cabral retaliated by burning 10 Muslim cargo vessels and killing the nearly 600 sailors aboard. He then moved on to Cochin, where he established the first Portuguese trading post in India. In 1502, King Manuel put da Gama in charge of another Indian expedition, which sailed that February. On this voyage, da Gama attacked Arab shipping interests in the region and used force to reach an agreement with Calicut’s ruler. For these brutal demonstrations of power, da Gama was vilified throughout India and the region. Upon his return to Portugal, by contrast, he was richly rewarded for another successful voyage.

Da Gama’s Later Life and Last Voyage to India

Da Gama had married a well-born woman sometime after returning from his first voyage to India; the couple would have six sons. For the next 20 years, da Gama continued to advise the Portuguese ruler on Indian affairs, but he was not sent back to the region until 1524, when King John III appointed him as Portuguese viceroy in India.

Da Gama arrived in Goa with the task of combating the growing corruption that had tainted the Portuguese government in India. He soon fell ill, and in December 1524 he died in Cochin. His body was later taken back to Portugal for burial there.

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Encyclopædia Universalis

GAMA VASCO DE (1469 env.-1524)

  • 1. La jeunesse de Vasco de Gama
  • 2. Le premier voyage
  • 3. Le deuxième voyage
  • 4. Le troisième voyage

Le deuxième voyage

Afin de mettre à profit l’exploit de Vasco de Gama, Manuel I er envoie le navigateur portugais Pedro Álvares Cabral à Calicut avec une flotte de treize navires. Ce voyage est un tel succès qu’une troisième expédition est bientôt mise sur pied à Lisbonne et placée sous la direction de de Gama, qui reçoit en janvier 1502 le titre d’amiral des Indes. Il est à la tête d’une flotte de dix vaisseaux, appuyée par deux flottilles de cinq navires chacune et commandées par des membres de sa famille. Partie en février 1502, l’expédition fait escale au Cap-Vert, puis atteint le port de Sofala, en Afrique de l’Est, le 14 juin. Après avoir fait brièvement relâche à Mozambique, elle prend la route de Kilwa (actuelle Tanzanie). Le souverain de Kilwa, l’émir Ibrāhīm, s’étant montré hostile à Cabral, de Gama menace d’incendier la ville si son chef ne se soumet pas aux Portugais et ne prête pas allégeance au roi Manuel, ce que fait l’émir.

L’explorateur longe ensuite la côte sud de l’Arabie, atteint Goa (qui deviendra le centre de la puissance portugaise en Inde), puis Cannamore, un port du sud-ouest de l’Inde, situé au nord de Calicut, où il guette le passage de marchands arabes. Au bout de quelques jours, un vaisseau arabe arrive, chargé de marchandises et transportant entre deux cents et quatre cents passagers, parmi lesquels des femmes et des enfants. On raconte qu’après s’être emparé du navire, de Gama y mit le feu, provoquant la mort de tous les passagers. En conséquence, il fut vivement critiqué et les méthodes commerciales portugaises furent associées à la terreur. Cependant, cet épisode, qui n’apparaît que dans des sources tardives et peu fiables, est peut-être légendaire, ou à tout le moins exagéré.

Après avoir conclu une alliance avec le souverain de Cannamore, un ennemi du zamorin, de Gama rallie Calicut, avec le projet de ruiner son commerce et de punir son dirigeant pour les faveurs qu’il a accordées aux marchands arabes. Il bombarde le port et massacre trente-huit otages. Les Portugais poussent ensuite vers le sud, jusqu’au port de Cochin, où ils nouent un accord avec le souverain local (également un ennemi du zamorin). Après une invitation du zamorin qui s’est révélée être une tentative pour capturer de Gama, les Portugais engagent, au large de Calicut, une bataille navale avec des navires arabes, et les mettent rapidement en déroute. Le 20 février 1503, l’expédition quitte Cannamore pour Mozambique, première étape du retour vers Lisbonne, où elle parvient le 11 octobre 1503.

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  • Eila M.J. CAMPBELL : professeur de géographie, Birkbeck College, université de Londres, Royaume-Uni

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Pour citer cet article

  • APA (7 ème version)
  • Chicago Style

Eila M.J. CAMPBELL. GAMA VASCO DE (1469 env.-1524) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis . Disponible sur : (consulté le )

CAMPBELL, E.. GAMA VASCO DE (1469 env.-1524) . Encyclopædia Universalis . (consulté le )

CAMPBELL, Eila M.J.. «  GAMA VASCO DE (1469 env.-1524)  ». Encyclopædia Universalis . Consulté le .

CAMPBELL, Eila M.J.. «  GAMA VASCO DE (1469 env.-1524)  ». Encyclopædia Universalis [en ligne], (consulté le )

Vasco de Gama - crédits : G. Dagli Orti/ De Agostini/ Getty Images

Vasco de Gama

G. Dagli Orti/ De Agostini/ Getty Images

Autres références

VASCO DE GAMA AUX INDES

  • Écrit par Pascal BURESI

Entre le 8 juillet 1497 et la fin d'août 1499, le navigateur portugais Vasco de Gama (vers 1469-1524) établit la première liaison directe entre l'Europe et les Indes. Dix ans se sont écoulés depuis que Bartolomeu Dias a doublé, en 1487, le cap de Bonne-Espérance. Ce délai est...

AFRIQUE (Histoire) - De l'entrée dans l'histoire à la période contemporaine

  • Écrit par Hubert DESCHAMPS, Jean DEVISSE, Henri MÉDARD

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CAMÕES LUÍS VAZ DE (1525?-1580)

  • Écrit par Paul TEYSSIER

Luis de Camões - crédits : J. Martin/ AKG-images

COLONIE DU CAP DE BONNE-ESPÉRANCE - (repères chronologiques)

  • Écrit par François-Xavier FAUVELLE-AYMAR

1487-1488 Le navigateur portugais Bartolomeu Dias double le cap des Tempêtes (qui prendra le nom de cap de Bonne-Espérance), cherchant une route maritime en direction des Indes, pénètre dans l'océan Indien puis rebrousse chemin ; début des contacts entre Européens et Africains le long de la côte...

NAVIGATION MARITIME

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Vasco da gama interactive map, age of discovery.

Quick Facts:

Vasco da Gama was the first European to reach Asia by sailing around the southern tip of Africa

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Qui était le navigateur Vasco de Gama ?

Pionnier de l'exploration maritime, Vasco de Gama parvient à atteindre l'Inde depuis le Portugal au 15ème siècle : voici le déroulé de son exploit.

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Six ans après la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb , le navigateur portugais Vasco de Gama ouvre une route maritime entre l’Europe occidentale et l’Orient. Il devient ainsi le premier Européen à atteindre l'Inde en contournant l’Afrique par la mer.

Une expédition

Né vers 1469 à Sines, dans le sud-ouest du Portugal, Vasco de Gama appartient à une famille de la petite noblesse provinciale. Son père est le commandant de la forteresse de la ville. Après avoir été bercé dans son enfance par les légendes des croisades et de la Reconquista (la reconquête de la péninsule ibérique par les Rois catholiques qui triomphent des Maures), il fait des études de sciences de la navigation avant de devenir officier de marine en 1492. Le roi Jean II du Portugal l’envoie effectuer quelques missions en mer. Cette année-là Christophe Colomb découvre, par erreur, l’Amérique.

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En 1495, Manuel Ier monte sur le trône du Portugal. C’est l’ère des grandes découvertes et le nouveau roi compte bien rivaliser avec les autres puissances européennes dans l’exploration du Nouveau Monde. À l’instar de ses prédécesseurs, le monarque portugais s’intéresse aux richesses légendaires de l’Orient, et surtout aux épices. Le poivre vaut presqu’autant que l’or à cette époque.

Manuel Ier veut envoyer une flotte portugaise jusqu’en Inde, pour ouvrir une route directe vers l’Asie. Il souhaite détrôner les musulmans qui détiennent alors le monopole du commerce avec l’Orient.

Les côtes de l’Afrique de l’Ouest sont déjà bien connues des Portugais, depuis un siècle environ. L’Inde également. En 1487, Pedro de Covilham est le premier européen à atteindre ce pays d’Orient. En 1488, à la recherche d’une route maritime en direction des Indes Bartolomeu Dias contourne l’Afrique et découvre ce qu’il baptise le cap des Tempêtes, mais que le roi du Portugal Jean II préféra nommer le cap de Bonne-Espérance. Il rebrousse chemin en raison d’une mutinerie.

La première expédition de Vasco de Gama

Âgé d’une trentaine d’années, Vasco de Gama, pour ses qualités de navigateur et de diplomate, est nommé à la tête de l’expédition. Le 8 juillet 1497, il quitte Lisbonne avec une flotte de quatre bateaux : deux trois-mâts, le Sao Gabriel et le Sao Rafael , une caravelle, le Berrio , et un navire, dont le nom est inconnu ; un équipage total de 170 hommes, parmi lesquels trois interprètes, ainsi que des milliers de padrãos , des pierres gravées qui serviront à marquer les emplacements foulés. Pour se repérer en mer, il part avec des cartes fraichement réalisées grâce aux informations les plus récentes.

Après avoir atteint la terre en Afrique, au niveau de la baie de Sainte-Hélène, Vasco de Gama double le cap de Bonne-Espérance le 22 novembre 1497. Il atteint ensuite les côtes orientales de l’Afrique au moment de Noël et les baptise « Natal » (Noël en portugais). Ses cartes ne servant plus, il se contente de sa boussole et de l’aide de Dieu.

Au large de l’actuel Mozambique, il croise des navires arabes chargés d’or, de clous de girofle ou de poivre, et découvre que les habitants commercent avec l’Inde par l’intermédiaire des Arabes. Ceux-ci apportent d’Arabie et d’Inde des cotonnades et des épices qu'ils troquent sur la côte africaine contre de l'or et des esclaves.

Vasco de Gama et ses hommes ne sont pas toujours bien reçus. Lors de ses étapes, le capitaine se fait prêter, ou bien arrache de force aux souverains locaux, des guides qui connaissent la route des Indes. Depuis Melinde, dans l’actuel Kenya , il repart avec un pilote, nommé Malemo Cana, qui l’amène en vingt-trois jours seulement à Calicut le 20 mai 1498.

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Un membre de l’expédition raconte l’arrivée ainsi : « Le jour suivant [notre arrivée à Calicut, on mena l’un des nôtres] chez deux Maures (musulmans) de Tunis qui savaient parler le castillan (l’espagnol) ainsi que le génois (l’italien). Le premier salut qu’il en reçut fut la suivante : « Que le diable t’emporte ! Qui t’a amené ici ? ». Puis ils lui demandèrent ce que nous étions venus chercher si loin, et il leur répondit : « Nous venons chercher des chrétiens et des épices ». [...] Il revint aux navires et l’un de ces Maures l’ayant accompagné se prit à dire dès qu’il fut à bord : « Bonne fortune ! Bonne fortune ! Force rubis et force émeraudes ; vous devez remercier Dieu pour vous avoir conduit en un pays où il y a tant de richesse. »

Le navigateur est d’abord bien accueilli, avec les honneurs réservés à un grand ambassadeur. Le seigneur local, le zamorin, refuse à Vasco de Gama de laisser une petite troupe dans sa ville. Il lui refuse aussi tout traitement de faveur en matière de taxes par rapport aux commerçants musulmans avec lesquels il est déjà en relation. Ces derniers, pas rassurés pour autant, convainquent le zamorin que les Portugais se disposent à piller la ville. Vasco de Gama est aussitôt arrêté puis, au bout de quelques heures, autorisé à embarquer et repartir. Il lève l'ancre le 27 août 1498.

La deuxième expédition de Vasco de Gama

À son retour au pays, Vasco de Gama est accueilli en héros et reçoit le titre d’Amiral des Indes. Dans son sillage, le Portugal organise d’autres expéditions pour exploiter la route qu’il a inaugurée. Lors de l’une d’entre elles, Pedro Alvares Cabral découvre le Brésil en 1500.

En 1502, Vasco de Gama mène une deuxième expédition. Cette fois, il fonde des comptoirs sur les côtes africaines, comme à Quiloa et Sofala. Il tente d’éradiquer littéralement la concurrence en incendiant un navire égyptien avec tout son équipage, femmes et enfants compris. Aux Indes, il utilise aussi la terreur pour imposer la domination portugaise. Il fait bombarder Calicut pendant trois jours et fonde à Cochin le premier comptoir portugais d’Asie.

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Vasco de Gama a participé à montrer aux yeux du monde la supériorité navale du Portugal. A sa suite, le commerce des épices entre l’Inde et la Méditerranée se fera à leur profit.

La retraite de Vasco de Gama

Quand il rentre de son second voyage, Vasco de Gama tombe en disgrâce, probablement à cause de ses exactions sanctionnées par le roi Manuel Ier. Il se retire pendant une vingtaine d’années et s’installe à Évora avec sa famille. En 1524, il reçoit le titre de « vice-roi » des Indes par le roi du Portugal Jean III le Pieux. Il se rend alors aux Indes mais meurt le 24 décembre à Cochin, sur la côte du Malabar, victime du paludisme.

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Vasco da Gama

Portuguese explorer Vasco da Gama was commissioned by the Portuguese king to find a maritime route to the East. He was the first person to sail directly from Europe to India.

vasco da gama

(1460-1524)

Who Was Vasco Da Gama

In 1497, explorer Vasco da Gama was commissioned by the Portuguese king to find a maritime route to the East. His success in doing so proved to be one of the more instrumental moments in the history of navigation. He subsequently made two other voyages to India and was appointed as Portuguese viceroy in India in 1524.

Early Years

Da Gama was born into a noble family around 1460 in Sines, Portugal. Little is known about his upbringing except that he was the third son of Estêvão da Gama, who was commander of the fortress in Sines in the southwestern pocket of Portugal. When he was old enough, young da Gama joined the navy, where was taught how to navigate.

Known as a tough and fearless navigator, da Gama solidified his reputation as a reputable sailor when, in 1492, King John II of Portugal dispatched him to the south of Lisbon and then to the Algarve region of the country, to seize French ships as an act of vengeance against the French government for disrupting Portuguese shipping.

Following da Gama's completion of King John II's orders, in 1495, King Manuel took the throne, and the country revived its earlier mission to find a direct trade route to India. By this time, Portugal had established itself as one of the most powerful maritime countries in Europe.

Much of that was due to Henry the Navigator, who, at his base in the southern region of the country, had brought together a team of knowledgeable mapmakers, geographers and navigators. He dispatched ships to explore the western coast of Africa to expand Portugal's trade influence. He also believed that he could find and form an alliance with Prester John, who ruled over a Christian empire somewhere in Africa. Henry the Navigator never did locate Prester John, but his impact on Portuguese trade along Africa's east coast during his 40 years of explorative work was undeniable. Still, for all his work, the southern portion of Africa — what lay east — remained shrouded in mystery.

In 1487, an important breakthrough was made when Bartolomeu Dias discovered the southern tip of Africa and rounded the Cape of Good Hope. This journey was significant; it proved, for the first time, that the Atlantic and Indian oceans were connected. The trip, in turn, sparked a renewed interest in seeking out a trade route to India.

By the late 1490s, however, King Manuel wasn't just thinking about commercial opportunities as he set his sights on the East. In fact, his impetus for finding a route was driven less by a desire to secure for more lucrative trading grounds for his country, and more by a quest to conquer Islam and establish himself as the king of Jerusalem.

First Voyage

Historians know little about why exactly da Gama, still an inexperienced explorer, was chosen to lead the expedition to India in 1497. On July 8 of that year, he captained a team of four vessels, including his flagship, the 200-ton St. Gabriel , to find a sailing route to India and the East.

To embark on the journey, da Gama pointed his ships south, taking advantage of the prevailing winds along the coast of Africa. His choice of direction was also a bit of a rebuke to Christopher Columbus, who had believed he'd found a route to India by sailing east.

Following s months of sailing, he rounded the Cape of Good Hope and began making his way up the eastern coast of Africa, toward the uncharted waters of the Indian Ocean. By January, as the fleet neared what is now Mozambique, many of da Gama's crewmembers were sick with scurvy, forcing the expedition to anchor for rest and repairs for nearly one month.

In early March of 1498, da Gama and his crew dropped their anchors in the port of Mozambique, a Muslim city-state that sat on the outskirts of the east coast of Africa and was dominated by Muslim traders. Here, da Gama was turned back by the ruling sultan, who felt offended by the explorer's modest gifts.

By early April, the fleet reached what is now Kenya, before setting sail on a 23-day run that would take them across the Indian Ocean. They reached Calicut, India, on May 20. But da Gama's own ignorance of the region, as well as his presumption that the residents were Christians, led to some confusion. The residents of Calicut were actually Hindu, a fact that was lost on da Gama and his crew, as they had not heard of the religion.

Still, the local Hindu ruler welcomed da Gama and his men, at first, and the crew ended up staying in Calicut for three months. Not everyone embraced their presence, especially Muslim traders who clearly had no intention of giving up their trading grounds to Christian visitors. Eventually, da Gama and his crew were forced to barter on the waterfront in order to secure enough goods for the passage home. In August 1498, da Gama and his men took to the seas again, beginning their journey back to Portugal.

Da Gama's timing could not have been worse; his departure coincided with the start of a monsoon. By early 1499, several crew members had died of scurvy and in an effort to economize his fleet, da Gama ordered one of his ships to be burned. The first ship in the fleet didn't reach Portugal until July 10, nearly a full year after they'd left India.

In all, da Gama's first journey covered nearly 24,000 miles in close to two years, and only 54 of the crew's original 170 members survived.

Second Voyage

When da Gama returned to Lisbon, he was greeted as a hero. In an effort to secure the trade route with India and usurp Muslim traders, Portugal dispatched another team of vessels, headed by Pedro Álvares Cabral. The crew reached India in just six months, and the voyage included a firefight with Muslim merchants, where Cabral's crew killed 600 men on Muslim cargo vessels. More important for his home country, Cabral established the first Portuguese trading post in India.

In 1502, da Gama helmed another journey to India that included 20 ships. Ten of the ships were directly under his command, with his uncle and nephew helming the others. In the wake of Cabral's success and battles, the king charged da Gama to further secure Portugal's dominance in the region.

To do so, da Gama embarked on one of the most gruesome massacres of the exploration age. He and his crew terrorized Muslim ports up and down the African east coast, and at one point, set ablaze a Muslim ship returning from Mecca, killing the several hundreds of people (including women and children) who were on board. Next, the crew moved to Calicut, where they wrecked the city's trade port and killed 38 hostages. From there, they moved to the city of Cochin, a city south of Calicut, where da Gama formed an alliance with the local ruler.

Finally, on February 20, 1503, da Gama and his crew began to make their way home. They reached Portugal on October 11 of that year.

Later Years and Death

Little was recorded about da Gama's return home and the reception that followed, though it has been speculated that the explorer felt miffed at the recognition and compensation for his exploits.

Married at this time, and the father of six sons, da Gama settled into retirement and family life. He maintained contact with King Manuel, advising him on Indian matters, and was named count of Vidigueira in 1519. Late in life, after the death of King Manuel, da Gama was asked to return to India, in an effort to contend with the growing corruption from Portuguese officials in the country. In 1524, King John III named da Gama Portuguese viceroy in India.

That same year, da Gama died in Cochin — the result, it has been speculated, from possibly overworking himself. His body was sailed back to Portugal, and buried there, in 1538.

QUICK FACTS

  • Name: Vasco da Gama
  • Birth Year: 1460
  • Birth City: Sines
  • Birth Country: Portugal
  • Gender: Male
  • Best Known For: Portuguese explorer Vasco da Gama was commissioned by the Portuguese king to find a maritime route to the East. He was the first person to sail directly from Europe to India.
  • World Politics
  • Nationalities
  • Death Year: 1524
  • Death date: December 24, 1524
  • Death City: Cochin
  • Death Country: India
  • I am not the man I once was. I do not want to go back in time, to be the second son, the second man.
  • I am not afraid of the darkness. Real death is preferable to a life without living.
  • We left from Restelo one Saturday, the 8th day of July of the said year, 1479, on out journey. May God our Lord allow us to complete it in His service.
  • There was great rejoicing, thanks being rendered to God for having extricated us from the hands of people who had no more sense than beasts.

European Explorers

vintage color illustration of christopher columbus standing on a ship deck with one hand on a large globe and the other on his hip holding a paper scroll, he wears a hat, dark jacket, long sleeve shirts, dark pants and leggings, several people surround him on the deck many with their hands out toward him

Christopher Columbus

ferdinand magellan with a crew of men sailing in a small boat as large ships wait in the background

10 Famous Explorers Who Connected the World

walter raleigh

Sir Walter Raleigh

ferdinand magellan

Ferdinand Magellan

juan rodriguez cabrillo

Juan Rodríguez Cabrillo

leif eriksson

Leif Eriksson

bartolomeu dias

Bartolomeu Dias

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Giovanni da Verrazzano

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Archives (tous les numéros), qui sommes-nous , le premier voyage de vasco de gama aux indes   par anonyme – attribué à alvaro velho.

Lire le récit

Première page du manuscrit conservé à la Bibliothèque municipale de Porto © Bibliothèque municipale de Porto

Au nom de Dieu, amen. En l’an 1497, le roi Dom Manuel, premier du nom en Portugal, envoya quatre navires à la découverte; ils allaient à la recherche des épices. De ces navires , Vasco da Gama était le commandant en chef; l’un était sous les ordres de Paul da Gama, son frère, & un autre sous ceux de Nicolas Coelho (1). Nous sommes partis de Restello un samedi, huitième jour du mois de juillet de ladite année 1497, commençant notre route que Dieu notre Seigneur nous permettra d’achever pour son servlce, Amen.

(1) La flotte est composée de deux caraques, d’une caravelle et d’un quatrième navire d’approvisionnement, qui sera coulé peu après le passage du Cap de Bonne-Espérance. Par ailleurs, un cinquième navire, commandé par Barthélemy Dias, un autre grand explorateur, accompagnera un temps la flotte de Gama en direction de Sao Jorge da Mina, port de commerce établi en 1482 par les Portugais sur la côte de l’actuel Ghana. (Note de l’éditeur)

A l’aube du jour, nous étions près de la Haute-Terre où nous nous mîmes à pêcher pendant environ deux heures, & le même soir, la nuit tombante, par le travers du rio do Ouro (aujourd’hui, le Sahara occidental – N. de l’éd.) . Or, le brouillard fut si épais pendant la nuit que Paul da Gama, d’un côté, & le commandant en chef, de l’autre, s’écartèrent du reste de la flotte. Lorsque le jour parut, ne l’apercevant plus, ni les autres navires, nous fîmes voile pour les îles du Cap Vert, car nous avions reçu l’ordre, dans le cas où nous nous perdrions, de prendre cette direction. Le dimanche suivant, à l’aube du jour, nous eûmes en vue l’île du Sel, &, à une heure de là, nous aperçûmes trois navires que nous allâmes reconnaître. Nous trouvâmes le bâtiment des approvisionnements, ainsi que Nicolas Coelho, & Barthélemy Dias qui nous accompagnait jusqu’à Mina ; ils avaient également perdu le commandant en chef. Après que nous les eûmes ralliés nous poursuivîmes notre route, & le vent nous ayant manqué, nous fûmes pris par le calme jusqu’au mercredi matin.

Et, sur les dix heures, nous eûmes connaissance du commandant en chef qui avait sur nous une avance d’environ cinq lieues, & sur le soir nous pûmes communiquer avec lui, ce qui nous remplit de joie, en sorte que nous tirâmes force bombardes & sonnâmes des trompettes en réjouissance de notre réunion.

Un mercredi, 1er novembre, jour de la Toussaint, nous remarquâmes de nombreux indices de la proximité de la terre, consistant en certaines espèces d’algues qui naissent le long des côtes. Le quatrième jour du même mois, un samedi, deux heures avant le jour, nous trouvâmes fond par cent dix brasses au plus, & à neuf heures nous eûmes en vue la terre ; alors nous nous réunîmes tous & saluâmes le commandant en chef, déployant banderoles & pavillons, & tirant force bombardes ; tout le monde était en habits de gala. Ce même jour nous virâmes tout près de la côte & courûmes au large sans avoir reconnu la terre. Le mardi, nous gouvernâmes dans la direction de la terre & découvrîmes une côte basse où s’ouvrait une baie spacieuse. Le commandant en chef envoya dans une embarcation Pedro d’Alemquer pour sonder & pour chercher un bon mouillage ; il trouva cette baie dans d’excellentes conditions, sans bas-fonds & à l’abri de tous les vents, hormis de ceux du nord-ouest, & s’étendant de l’est à l’ouest; on lui donna le nom de Sainte-Hélène.

Le mercredi, nous jetâmes l’ancre dans ladite baie où nous demeurâmes huit jours, occupés à nettoyer les navires, à raccommoder les voiles & faire du bois.

A quatre lieues de ce mouillage, vers le sud-est, coule un fleuve qui vient de l’intérieur des terres ; sa largeur, à l’embouchure, est d’un jet de pierre, & sa profondeur, de deux à trois brasses, même à marée basse. On l’appelle le rio de Santiago.

En ce pays, il y a des hommes basanés qui ne vivent que de loups marins (1), de baleines, de chair de gazelle & de racines de végétaux. Ils se vêtent de peaux & portent une manière de gaine à leurs parties naturelles. Leurs armes sont des bâtons d’olivier sauvage auxquels ils ajustent des cornes passées au feu ; ils ont beaucoup de chiens, qui sont comme ceux du Portugal, & qui aboient de la même façon.

Les oiseaux sont également pareils à ceux du Portugal ; il y a des corbeaux marins, des mouettes, des tourterelles, des alouettes & nombre d’autres espèces. Le pays est très sain, très tempéré, & produit de bons pâturages.

Le lendemain du jour où nous mouillâmes, c’est-à-dire le jeudi, nous descendîmes à terre avec le commandant en chef, & nous nous emparâmes d’un de ces hommes qui était de petite stature & ressemblait à Sancho Mixia, il s’en allait recueillant du miel à travers Ies halliers, car les abeilles, en ce pays, le déposent au pied des buissons. Nous l’emmenâmes sur la nef du commandant en chef qui le fit asseoir à sa table où il mangea des mêmes choses que nous. Le jour suivant, le commandant le fit habiller très convenablement & le renvoya à terre. Et le lendemain, quatorze à quinze de ces gens-là vinrent à l’endroit où étaient mouillés les navires : alors le commandant en chef s’en fut à terre & leur montra diverses marchandises pour savoir si le pays en produirait quelques unes de semblables ;

(1) C’est-à-dire des phoques.

ces marchandises consistaient en cannelle, clous de girofle, semence de perles, or & encore autre chose ; mais ils ne comprirent rien à ces objets de commerce, comme gens qui jamais n’avaient vu chose pareille ; c’est pourquoi le commandant leur donna des grelots & des anneaux d’étain. Ceci se passait le vendredi. Il en fut de même le samedi suivant. Le dimanche, il en vint de quarante à cinquante environ, &, après diner, étant descendus à terre, nous leur échangeâmes contre des ceitils (1) dont nous nous étions munis, certaines coquilles qu’ils portaient aux oreilles & qui paraissaient argentées, ainsi que des queues de renards fixées un bâton dont ils se servaient pour s’éventer. J’achetai là, pour un ceitil, une de ces gaines que l’un d’eux portait à ses parties naturelles. Nous jugeâmes qu’ils estimaient le cuivre, car ils avaient de petites chaines de ce métal aux oreilles.

Ce même jour, un certain Fernand Velloso, de l’équipage du commandant en chef, eut grand désir d’aller avec eux à leurs cases pour savoir comment ils vivaient, ce qu’ils mangeaient, & quelle était leur existence. Il demanda donc comme une faveur au commandant de lui permettre de les accompagner à leur village, & celui-ci, voyant que cette importunité ne cesserait pas qu’il n’eût obtenu sa demande, Ie laissa partir avec eux. Quant à nous, nous retournâmes souper sur la nef du commandant tandis qu’il s’en allait en compagnie des susdits nègres.

(1) Le ceitil était une petite monnaie de cuivre, analogue à des centimes & valant 1/6 de real.

Aussitôt après nous avoir quittés, ils prirent un loup marin, & s’arrêtant au pied d’une montagne, dans un hallier, le firent rôtir & en donnèrent à Fernand Velloso qui les accompagnait, ainsi que des racines de plantes dont ils se nourrissent. Le repas terminé, ils lui dirent de s’en retourner aux navires, ne voulant pas qu’il poursuivit avec eux. Or, quand le susdit Fernand Velloso fut arrivé en face des navires, il se mit aussitôt à appeler ; pour eux, ils étalent demeurés cachés dans le fourré, & nous, nous étions encore à souper. Dès que l’on eut entendu sa voix , les capitaines ainsi que nous autres cessant à l’instant de manger, nous nous jetâmes dans une barque à voiles ; mais les nègres se mirent à courir le long de la plage & arrivèrent sur Fernand Velloso aussi prestement que nous. Comme nous cherchions à le recueillir, ils commencèrent à nous attaquer avec les zagaies dont ils étaient armés, si bien que le commandant en chef & trois ou quatre des nôtres furent blessés. Ceci nous arriva pour nous être fiés eux, les jugeant hommes de peu de courage, incapables d’oser ce qu’ils venaient d’entreprendre contre nous, tellement nous étions allés sans armes. En attendant nous ralliâmes les navires.

Le vendredi, dans la matinée, nous découvrîmes une terre correspondant aux îlots que l’on appelle Îles du Chaos qui gisent à cinq lieues plus loin que l’ilot da Cruz. De la baie de San-Bras audit îlot da Cruz , il y a soixante lieues, & tout autant du cap de Bonne-Espérance à la baie San-Bras. Des îlots Chaos à la dernière colonne posée par Barthélemy Dias, il y a cinq autres lieues, & de la colonne au Rio do Infante , quinze lieues. Le samedi qui suivit, nous passâmes en vue de la dernière colonne, & comme nous naviguions longeant la côte, deux hommes mirent à courir le long de la plage en sens inverse de la direction que nous suivions. Le pays est fort plaisant & bien assis; nous y vîmes force bétail vaguant par la campagne, & plus nous avancions, plus le terrain s’améliorait & se couvrait d’arbres. (1)

(1) Les Îles du Chaos et l’îlot da Cruz correspondent respectivement au groupe des Bird Islands et à la St. Croix Island, dans la baie d’Algoa. A propos des « colonnes » ou padrão : il s’agit de piliers de pierre surmontés d’une croix ou du blason portugais utilisés par les navigateurs portugais pour marquer les emplacements qu’ils découvraient. (Note de l’éditeur)

Un jeudi, le 10 du mois de janvier, nous découvrîmes un petit fleuve & mouillâmes en ce parage, le long de la côte. Et le lendemain, étant allés à terre dans les embarcations, nous y trouvâmes nombre de nègres, hommes & femmes, d’une haute nature, & ayant un seigneur parmi eux. Et le commandant en chef fit débarquer un certain Martin Affonso qui avait été longtemps au Manicongo, accompagné d’un autre individu, & les nègres leur firent bon accueil. C’est pourquoi le commandant envoya à leur seigneur une jaquette & des chausses rouges, avec un bonnet mauresque & un bracelet. Et il dit que tout ce qu’il y avait en son pays dont nous aurions besoin, il nous le donnerait de grand cœur ; ce fut ainsi que le comprit ledit Martin Affonso. Cette nuit, lui & son compagnon s’en furent avec ce seigneur coucher en son logis, & nous, nous regagnâmes nos navires. Et pendant le trajet, il revêtit l’habillement dont on lui avait fait présent, & il disait avec grand contentement à ceux qui venaient le recevoir : « Voyez-vous ce qu’ils m’ont donné! » & ceux-ci battaient des mains par politesse, ce qu’ils répétèrent trois ou quatre fois jusqu’à son arrivée au village ; là, il courut tout le pays dans le costume où il était, & finalement, étant entré chez lui, il envoya loger les deux hommes qui l’avaient accompagné en un enclos où il leur fit porter de la bouillie faite avec du millet très abondant en cette contrée, & une poule comme celles de Portugal. Et durant toute cette nuit, nombre d’hommes & de femmes vinrent pour les voir.

Le lendemain matin, le seigneur les fut visiter & leur dit de s’en retourner ; puis il fit partir deux autres hommes avec eux, & leur donna des poules pour le commandant en chef, en leur disant qu’il s’en allait montrer ce dont on l’avait gratifié à un grand seigneur qu’ils ont pour chef ; or, d’après ce que nous conjecturâmes, ce devait être le roi du pays. Et lorsqu’ils arrivèrent au port où étaient les embarcations, il y avait bien deux cents personnes qui les accompagnaient pour les voir.

Autant que nous pûmes en juger, ce pays est fort peuplé, & il s’y trouve nombre de seigneurs. Il nous sembla que les femmes étaient en plus grand nombre que les hommes, car, là où venaient vingt hommes, arrivaient quarante femmes. Les maisons sont en paille, & les armes des habitants consistent en très grands arcs, ainsi que flèches & zagaies en fer. La contrée, à ce qu’il nous parut, fournit beaucoup de cuivre ; ils en ornent leurs jambes, leurs bras & les tresses de leurs cheveux ; il y a aussi de l’étain qu’ils portent en garniture à leurs poignards dont les gaines sont d’ivoire. Les gens de ce pays font grande estime de la toile de lin , car ils nous offraient quantité de ce cuivre pour des chemises, en cas que nous eussions voulu leur en vendre. Ils ont de grandes calebasses dont ils se servent pour puiser de l’eau de mer qu’ils portent à l’intérieur & versent en des puits creusés dans le sol afin d’en fabriquer du sel.

Nous demeurâmes là cinq jours, occupés à faire notre provision d’eau qui était transportée sur les embarcations par ceux dont nous recevions la visite. Nous n’en prîmes pas autant que nous l’aurions voulu parce que le vent favorisait notre voyage ; puis, nous étions à l’ancre le long de la côte, exposés à la houle du large. Nous donnâmes à cette contrée le nom de terra da Boa Gente (Terre des Bonnes Gens) , &, au fleuve, celui de rio do Cobre (Rivière du cuivre) .

Un jeudi, premier jour de mars, sur le soir, nous eûmes connaissance des îles & de la terre dont il sera question plus loin ; mais, à cause de l’heure avancée, nous reprîmes le large & mîmes en panne jusqu’au matin, & alors nous arrivâmes au pays dont on va parler.

Le vendredi, dans la matinée, Nicolas Coelho voulant pénétrer dans cette baie manqua le chenal & toucha ; &, en virant de bord pour rallier les autres navires qui venaient par derrière, il vit des barques à voile sortir du village de cette île, ce dont il informa le commandant en chef & son frère avec de vives démonstrations de joie. Nous continuâmes donc à courir ce même bord au large afin de pouvoir arriver au mouillage, &, plus nous avancions, plus ils nous suivaient en nous invitant par signes à les attendre. Or, comme nous jetions l’ancre dans la rade de cette même île d’où s’était détachée la barque, vinrent à nous sept ou huit de ces barques & almadies, & ceux qui les montaient s’avançaient au son des anafils (1) dont ils étaient munis, & ils nous engageaient à pénétrer dans l’intérieur, offrant de nous conduire au port si nous le désirions; puis ils montèrent à bord des navires, mangèrent & burent de ce que nous mangions & buvions, & s’en allèrent lorsqu’ils en eurent assez. Les capitaines furent d’avis d’entrer dans cette baie poursavoir quelle sorte de gens étaient ceux-ci : Nicolas Coelho dut aller en avant avec son navire pour sonder la passe, &, si l’entrée était praticable, on décida que nous entrerions.

(1) Sorte de clairon

Or, Nicolas Coelho s’apprêtant à entrer vint à donner contre la pointe de l’île & brisa son gouvernail ; mais, aussitôt qu’il eut touché il gagna le large, & j’étais là moi-même avec lui. Dès que nous fûmes en pleine mer, nous amenâmes nos voiles & laissâmes tomber l’ancre à deux portées d’arbalète du village.

Les habitants de ce pays sont cuivrés, bien bâtis, & de la secte de Mahomet : ils parlent le langage des Maures & s’habillent d’étoffes de lin & de coton très fines, rayées de diverses couleurs, riches & bien ouvragées. Tous portent des turbans avec des liserés de soie brodés de fil d’or ; ils sont marchands, & trafiquent avec les Maures blancs qui avaient justement, en ce même parage, quatre navires chargés d’or, d’argent, de clous de girofle, de poivre, d’anneaux d’argent & de quantité de perles, de semences de perles & de rubis, toutes choses que portent sur eux les gens de ce pays. Nous crûmes comprendre, d’après ce qu’ils nous dirent, que la totalité de ces marchandises était importée, & que c’étaient les Maures qui les apportaient, hormis l’or; que plus avant, là où nous allions, il y en avait foison; & qu’enfin les pierres fines, la semence de perles & les épices s’y trouvaient en telle abondance qu’on n’avait nul besoin de les acheter, mais qu’on les ramassait à pleins paniers. Le tout était ainsi compris par un matelot que le commandant en chef avait amené avec lui, & qui, ayant été jadis captif des Maures, entendait ceux que nous avions rencontrés ici.

De plus, ces mêmes Maures nous apprirent que sur la route qui nous restait à faire nous trouverions nombre de bas-fonds ; que nous verrions aussi nombre de villes le long de la côte, & que nous rencontrerions une île où la moitié des habitants étalent des Maures & l’autre moitié des chrétiens ; que les chrétiens étaient en guerre avec les Maures, & que l’île renfermait de grandes richesses.

Ils nous dirent encore que le prêtre Jean ne demeurait pas loin d’ici ; qu’il possédait maintes villes sur la côte, & que les habitants de ces villes étalent de puissants marchands qui équipaient de grands navires ; que le prêtre Jean se trouvait fort avant dans l’intérieur, & que nous ne pourrions nous y rendre qu’à dos de chameau. Les Maures avaient amené ici deux chrétiens de l’Inde captifs; ces récits qu’ils faisaient, ainsi que beaucoup d’autres, nous rendaient si joyeux que nous en pleurions d’aise & demandions à Dieu de vouloir bien nous accorder la santé pour voir ce que nous désirions tant contempler.

A l’aube du jour, nous vîmes deux barques sous le vent des navires, trois lieues environ au large, & aussitôt nous nous dirigeâmes sur elles pour tâcher de nous en emparer, car nous désirions nous procurer des pilotes qui fussent en état de nous conduire où nous voulions aller. Et, à l’heure de vêpres, nous joignîmes l’une des susdites barques que nous capturâmes ; l’autre nous échappa en gagnant la terre. Or, dans celle que nous prîmes, nous trouvâmes dix-sept hommes, de l’or, de l’argent, beaucoup de mil & de provisions, enfin une jeune femme, épouse d’un vieux Maure, homme considérable & qui se trouvait là. Au moment où nous les abordâmes ils se jetèrent tous à la mer, & nous nous mîmes à les recueillir dans les embarcations.

Le même jour, au coucher du soleil, nous jetâmes l’ancre en face d’un lieu qui s’appelle Mélinde & qui git à trente lieues de Mombaza. De Mombaza à ce bourg de Mélinde on rencontre, dans l’ordre suivant, d’abord Benapa , puis Toça & Nuguo-Quioniete .

Le jour de Pâques, les Maures que nous avions capturés nous dirent qu’il y avait, dans ladite bourgade de Mélinde, quatre navires appartenant à des chrétiens qui étaient indiens ; que si nous voulions les y conduire, ils nous donneraient en leur place des pilotes chrétiens & tout ce dont nous aurions besoin, comme de la viande, de l’eau, du bois & encore d’autres choses.

Or, le commandant en chef qui désirait vivement obtenir des pilotes de l’endroit ayant traité cette affaire avec les Maures, nous allâmes mouiller près du bourg à une demi-lieue de terre ; mais les habitants n’osèrent point venir à bord parce qu’ils étaient déjà prévenus, & qu’ils n’ignoraient pas que nous avions capturé une barque avec les Maures qui la montaient.

Le lundi, dans la matinée, le commandant en chef fit déposer le vieux Maure sur un récif, en face de la ville, & il vint là une almadie pour le chercher. Ce Maure s’en alla communiquer au roi les désirs du commandant, & lui dire combien il serait satisfait de faire la paix avec lui. Or, après déjeuner, le Maure revint sur une zavra que le roi de cette bourgade expédiait avec un de ses cavaliers & un shérif ; il envoyait trois moutons, & faisait dire au commandant qu’il se réjouirait d’être en paix & entretenir de bons rapports avec lui ; que s’il souhaitait quelque chose de son pays, il le lui donnerait très volontiers, comme des pilotes ou toute autre chose. Et Ie commandant en chef lui fit réponse qu’il entrerait le lendemain dans le port ; en même temps il lui envoya par les porteurs du message un balandran, deux filières de corail, trois bassins d’airain, un chapeau, des grelots & deux pièces de drap rayé.

Or donc, le mardi, nous nous approchâmes encore plus près de la ville, & le roi envoya au commandant six moutons, avec une bonne quantité de clous de girofle, cumin, gingembre, noix muscades & poivre, lui faisant dire que le mercredi, s’il lui plaisait qu’ils se rencontrassent en mer, il irait sur sa zavra, & qu’il vint, lui, dans son embarcation.

Le mercredi, après dîner, le roi vint sur une zavra & s’approcha des navires ; pour lors, le commandant s’embarqua dans son canot qui était parfaitement équipé, &, quand il eut rejoint le roi, à l’instant celui-ci se mit près de lui. Là s’échangèrent nombre de propos, entre autres les suivants : la roi ayant dit au commandant qu’il le priait de venir avec lui se délasser en son palais, & qu’il se rendrait à son tour à bord de ses navires, le commandant lui répondit qu’il n’avait pas congé de son seigneur pour descendre à terre, & qu’en y descendant il donnerait mauvaise opinion de lui à qui l’avait envoyé. Et le roi demanda quelle opinion de sa personne il donnerait lui-même à son peuple, & ce que l’on dirait, s’il se rendait sur ses vaisseaux? Il s’informa ensuite du nom que portait notre roi & se le fit écrire, ajoutant que si nous repassions par ici, il enverrait un ambassadeur ou écrirait. Après avoir ainsi causé l’un & l’autre de ce qu’ils voulurent, Ie commandant fit amener tous les prisonniers maures que nous avions & les lui donna, ce dont il se montra très satisfait, disant que ceci lui était plus agréable que si on lui eût fait présent d’une ville.

Et le roi, pour se divertir, s’en alla faire le tour des navires qui déchargèrent force bombardes en son honneur, & il s’amusait fort à voir tirer. Trois heures environ se passèrent de la sorte, &, quand il partit, il laissa sur le vaisseau un de ses fils & un de ses sherifs pendant que deux des nôtres l’accompagnaient à son logis ; ce fut lui-même qui les demanda, voulant qu’ils vinssent voir son palais. Il dit encore au commandant que puisqu’il ne se souciait pas de descendre à terre, il allât le lendemain se promener le long du rivage, & qu’il y enverrait chevaucher ses cavaliers.

Voici quel était l’équipage du roi : premièrement, une robe de damas doublée de satin vert, &, sur la tête, un turban très riche ; puis, deux sièges de bronze avec leurs coussins & un dais de satin cramoisi, de forme ronde, fixé à un bâton. Son page était un homme âgé qui portait un coutelas dont la gaine était d’argent : ajoutez plusieurs anafils & deux trompettes d’ivoire, de la hauteur d’un homme, parfaitement ouvragées, dont on jouait par un trou percé en leur milieu ; le son de ces trompettes s’accorde avec celui des anafils.

Le jeudi, le commandant en chef & Nicolas Coelho montèrent sur les embarcations avec bombardes en poupe & s’en furent le long de la bourgade. On voyait à terre beaucoup de monde &, dans la foule, deux hommes à cheval joutant & se divertissant infiniment, à en juger du moins par leurs démonstrations. Et là, ils prirent le roi sur les degrés de pierre de son palais & le portèrent en palanquin jusqu’à l’embarcation où se tenait le commandant.

Alors, le roi le pria de rechef de descendre à terre, disant que son père qui était perclus serait joyeux de le voir, & que lui & ses fils iraient demeurer sur ses vaisseaux, ce dont le commandant s’excusa.

Nous trouvâmes ici quatre navires de chrétiens de l’Inde ; & lorsque ces chrétiens vinrent pour la première fois sur la nef de Paul da Gama où se trouvait le commandant en chef, on leur fit voir un tableau représentant Notre-Dame avec Jésus-Christ dans les bras, au pied de la croix, & avec les apôtres. Et les Indiens à la vue de cette peinture se prosternèrent sur le sol, & durant tout notre séjour ils vinrent là faire leurs oraisons, apportant des clous de girofle, du poivre, ainsi que d’autres offrandes.

Ces Indiens sont des hommes bruns, légèrement vêtus; ils portent de grandes barbes & des cheveux très longs qui sont nattés ; ils ne mangent point de chair de boeuf, d’après ce qu’ils nous dirent, & leur langage diffère beaucoup de celui des Maures ; toutefois il y en a qui savent quelque peu d’arabe par suite des rapports continus qu’ils entretiennent avec les gens de cette nation.

Le jour où le commandant en chef fut promener en bateau près de la ville, on déchargea force bombardes à bord des navires des Indiens chrétiens; &, le voyant passer, ils élevaient les mains, s’écriant tous avec une vive allégresse : Christ! Christ! En cette occurrence, ils demandèrent l’agrément du roi pour nous fêter durant la nuit ; &, en effet, la nuit venue, ils firent grande réjouissance, tirant force artillerie, lançant des artifices & poussant de grands cris.

Bien plus, ces Indiens avertirent le commandant en chef de ne point aller à terre & de ne pas se fier aux caresses des Maures, parce qu’elles n’étaient guère l’expression de leurs sentiments ni de leur volonté.

Le dimanche qui suivit, vingt-deuxième jour du mois d’avril, la zavra du roi vint nous accoster, portant un de ses favoris ; & comme deux jours s’étaient écoulés déjà sans que personne vint aux navires, le commandant mit la main sur lui & fit demander au roi les pilotes qu’il lui avait promis. Dès qu’il eut reçu ce message, le roi lui envoya un pilote chrétien, & Ie commandant relâcha incontinent le gentilhomme qu’il retenait à bord. Et nous nous réjouîmes fort d’avoir le pilote chrétien que le roi nous avait donné.

Nous apprîmes ici cette île qu’on nous représentait à Mozambique comme peuplée de chrétiens, est une île où réside le roi même de Mozambique, & dont la moitié appartient aux Maures & l’autre moitié aux chrétiens. Elle produit abondamment la semence de perles, & et son nom est Quiloa (aujourd’hui Kilwa Kisiwani, en Tanzanie) ; les pilotes maures avaient voulu nous y conduire, nous avions eu nous-mêmes Ie désir d’y aller, car nous les avions crus sur parole.

Le bourg de Mélinde est assis au fond d’une baie & bâti le long de la plage ; il ressemble à Alcochete ; les maisons sont élevées, parfaitement blanchies à la chaux & percées de fenêtres. Du côté de la campagne, elles sont bordées d’un bois de palmiers très hauts qui touche aux habitations. Tout le pays aux alentours est cultivé en mil & autres légumes.

Nous demeurâmes neuf jours devant cette bourgade, &, durant ces neuf jours, il y eut constamment à terre des réjouissances & des joutes à pied, le tout avec force musique.

Le mardi, 24 dudit mois, nous partîmes de là, avec le pilote que le roi nous avait donné, pour gagner une cité du nom de Calicut dont ledit roi avait connaissance, & nous fûmes la chercher dans l’est. Ici la côte court du nord au sud, la terre formant un vaste golfe & un détroit ; & au bord de ce golfe, d’après les renseignements dont nous étions munis, se trouvent plusieurs villes de chrétiens & de Maures, une entre autres du nom de Cambaye , & six cents îles connues. C’est là qu’est la mer Rouge & le temple de la Mecque.

Le dimanche suivant, nous vîmes l’étoile du nord que nous avions cessé d’apercevoir depuis longtemps, & un vendredi, dix-septième jour du mois, nous découvrîmes une haute terre. Il y avait vingt-trois jours que nous n’avions aperçu la terre, ayant toujours marché, durant cet intervalle, avec le vent en poupe; en force que pendant cette traversée nous avions dû faire pour le moins six cents lieues (1).

Le dimanche suivant, nous étions tout près des montagnes qui dominent la cité de Calicut, & nous en approchâmes assez pour que notre pilote les reconnût & nous dit que cette contrée était bien celle où nous désirions arriver. Et le même jour, sur le soir, nous fûmes mouiller deux lieues en dessous de Calicut (2), parce que le pilote prit pour cette ville une bourgade du nom de Capua qui existait en cet endroit ; & plus bas que cette bourgade s’en trouve une autre appelée Pandarany.

Nous jetâmes donc l’ancre le long de la côte, à une lieue & demie de terre environ. Et lorsque nous eûmes mouillé de la sorte, quatre barques se détachèrent du rivage & vinrent reconnaitre qui nous étions; on nous apprit alors & on nous montra où était Calicut.

(1) Soit 2400 kilomètres, mesure assez exacte de la distance entre la corne d’Afrique, au Nord de la Somalie, et les environs de Khozikode, le nom actuel de Calicut, lesquelles sont distantes de 2700 kilomètres. (2) Sous le vent, c’est-à-dire au Nord

Le jour suivant, les mêmes barques revinrent aux navires, & le commandant envoya un des déportés à Calicut. Ceux avec qui il y alla le menèrent chez deux Maures de Tunis qui savaient parler le castillan ainsi que le génois, & le premier salut qu’il en reçut fut le suivant: — Que le diable t’emporte ! qui t’a amené ici ? — Puis ils lui demandèrent ce que nous étions venus chercher si loin, & il leur répondit : — Nous venons chercher des chrétiens & des épices. — Pourquoi, lui dirent-ils, le roi de Castille, le roi de France & la seigneurie de Venise n’y envoient-ils pas aussi ?— Et il leur répondit que le roi de Portugal ne permettrait pas qu’ils y envoyassent (1); à quoi ils repartirent qu’il avait raison.

Ensuite ils lui firent accueil & lui donnèrent à manger du pain de froment avec du miel ; & lorsqu’il eut mangé, il revint aux navires. Et l’un de ces Maures l’ayant accompagné, se prit à dire dès qu’il fut à bord : — Buena ventura ! Buena ventura ! (2) Force rubis, force émeraudes ; vous devez rendre de grandes actions de grâces à Dieu pour vous avoir conduit en un pays où il y a tant de richesses. Nous fûmes si grandement ébahis que nous l’écoutions parler sans y croire, ne pouvant nous persuader qu’il y eût à pareille distance du Portugal quelqu’un qui entendit notre langue.

(1) En vertu du traité de Tordesillas (1493), qui garantit au Portugal la souveraineté sur les terres découvertes à l’est d’un méridien passant à 100 lieues des îles du Cap-Vert, tandis que les terres situées à l’ouest de cette ligne reviennent à la Castille. (2) « Bonne fortune ! Bonne fortune ! » en espagnol.

La cité de Calicut est habitée par des chrétiens qui sont gens basanés; quelques-uns portent de grandes barbes & des cheveux longs ; d’autres ont la tête rasée ou tondue ; ils conservent au sommet une sorte de toupet pour indiquer qu’ils sont chrétiens. Ils portent aussi des moustaches, se percent les oreilles & y mettent beaucoup d’or. Ils vont nus jusqu’à la ceinture & se couvrent le bas du corps de pagnes de coton très fines ; ceux qui s’habillent ainsi sont les plus qualifiés ; les autres se vêtent comme ils peuvent. Les femmes du pays sont laides, en général, & de petite stature ; elles portent au cou maints bijoux d’or, aux bras quantité de bracelets , & aux doigts des pieds des anneaux enrichis de diamants. Toute cette population est d’un bon naturel et sensible, du moins elle le paraît ; ce sont des gens qui semblent ignorants, à première vue, d’ailleurs extrêmement avides.

Lorsque nous eûmes débarqué, le commandant prit sa litière, & nous poursuivîmes notre chemin au milieu d’une telle foule accourue pour nous voir qu’on n’aurait pu la dénombrer : les femmes, elles-mêmes, sortaient de leurs maisons avec leurs enfants sur le bras, & s’en venaient à notre suite. Arrivés là, ils nous conduisirent à une grande église où l’on remarquait ce qui suit : Premièrement, le corps de l’église est de la grandeur d’un monastère ; elle est entièrement construite en pierres de taille & recouverte en tuiles ; &, à la porte principale, il y a une colonne de bronze aussi haute qu’un mât &, au sommet de cette colonne, un oiseau qui semble être un coq ; puis une autre colonne de la hauteur d’un homme & fort grosse. Au milieu du vaisseau de l’église on voyait un dôme tout en pierres de taille ; & il y avait une porte pour laisser passer un homme, ainsi que des degrés en pierre pour monter à cette porte qui était de bronze ; dans l’intérieur se trouvait une petite image qu’ils disaient être de Notre-Dame, & devant la porte principale de l’église, le long du mur, étaient suspendues sept petites cloches. Là, Ie commandant en chef fit ses oraisons, ainsi que nous autres ; mais nous ne pénétrâmes point dans l’intérieur de cette chapelle parce que leur règle est qu’on n’y entre pas, hormis certains individus qui sont au service des églises & qu’ils nomment quasees . Ces quasees portent une manière de corde jetée sur l’épaule (c’est l’épaule gauche) & passant sous le bras droit, comme les diacres portent l’étole.

Ceux-ci nous aspergèrent d’eau bénite & nous donnèrent une terre blanche que les chrétiens de ce pays ont accoutumé de porter à la tête, à la poitrine, derrière le cou & aux avant-bras. Toutes ces cérémonies, ils les firent au commandant, & lui présentèrent de cette terre pour qu’il s’en servit ; & il la prit & la donna à garder, laissant entendre qu’il en ferait usage plus tard. Sur les murailles de l’église on voyait maintes autres peintures représentant des saints qui portaient des diadèmes, & ces images étaient de diverses façons, car quelques-unes avaient des dents si grandes qu’elles sortaient d’un pouce de la bouche ; & chaque saint avait quatre ou cinq bras. Au bas de cette église était un grand bassin construit en pierres de taille, comme plusieurs autres que nous avions remarqués le long du chemin.

Nous quittâmes ce lieu, &, à l’entrée de la cité, on nous mena à une autre église où se voyaient les mêmes choses que celles qui ont été relatées plus haut. Ici, s’accrut tellement la foule accourue pour nous voir, que le chemin ne pouvait plus la contenir ; aussi, lorsque nous fûmes assez avant dans la rue, on déposa le commandant dans une maison & on nous y fit entrer avec lui, à cause de l’affluence qui était devenue considérable. Le roi envoya un seigneur du pays ; il venait pour accompagner le commandant & menait avec lui bon nombre de tambours, de clairons, d’anafils, ainsi qu’une espingole que l’on déchargeait devant nous.

Ce fut ainsi qu’ils conduisirent le commandant, avec de grandes démonstrations de respect, c’est-à-dire autant & même plus qu’on n’en ferait en Espagne pour un roi. La foule était si grande qu’on n’aurait pu la dénombrer ; les toits & les maisons débordaient de curieux, outre ceux qui nous environnaient, parmi lequels il y avait bien deux mille hommes armés. Et plus nous avancions vers le palais où était le roi, plus l’affluence croissait. En approchant de la résidence royale, des personnages du plus haut parage & des grands seigneurs vinrent à la rencontre du commandant, sans compter bon nombre d’autres qui déjà cheminaient avec lui : il pouvait être une heure avant le coucher du soleil. Et lorsque nous fûmes arrivés, nous entrâmes par une porte dans une cour spacieuse avant de parvenir à celle du roi, nous en franchîmes quatre autres, nous faisant jour par force & distribuant force horions autour de nous. Parvenus à la dernière porte qui donnait chez le roi, nous en vîmes sortir un vieillard de petite taille qui est une espèce d’évêque, le roi se dirigeant d’après lui en ce qui concerne les choses de l’Eglise ; il embrassa le commandant sur le seuil de cette porte, &, en entrant, il y eut des gens blessés & nous n’y pénétrâmes qu’avec de vigoureux efforts.

Le roi était dans une petite cour, couché sur un lit de repos disposé de la sorte : en bas, un drap de velours vert ; par-dessus, un fort bon matelas &, sur le matelas, un linge de coton parfaitement blanc & plus fin qu’aucune toile de lin ; enfin le lit était garni d’oreillers du même genre. De la main gauche, il tenait une énorme coupe d’or, aussi haute qu’un pot d’une demi-almude (1) large de deux palmes à l’ouverture & fort épaisse en apparence ; il rejetait dans ce vase le marc de certaines herbes que les gens du pays mâchent à cause de la chaleur & qu’ils nomment atambor (2); à droite, il y avait un bassin d’or qu’un homme eût à peine mesuré de ses deux bras & qui contenait ces herbes, puis plusieurs aiguières d’argent ; enfin, le ciel du lit était tout doré. Or, quand le commandant entra, il fit sa révérence selon la coutume du pays qui consiste à joindre les mains & à les élever vers le ciel, comme les chrétiens le font ordinairement en s’adressant à Dieu ; puis, après les avoir élevées, ils les ouvrent & les ferment vivement. Alors le roi, de la main droite, fit signe au commandant de venir au bas de l’estrade qu’il occupait ; mais le commandant n’approchait point parce que l’usage du pays ne permet à personne d’approcher du roi, hormis un de ses favoris qui lui présentait ces herbes ; & si quelqu’un lui parle, c’est en mettant la main devant la bouche & en se tenant à distance.

(1) L’almude est une mesure de capacité qui correspond à seize litres et demi environ. (2) Dérivant d’une mauvaise prononciation du mot arabe tambul, ce terme désigne le bétel. Bétel est le nom malabar de la plante et le temps l’a vulgarisé parmi nous.

Tout en faisant signe au commandant, il jeta les yeux sur nous, & ordonna que l’on nous fit asseoir sur un banc, près de lui, en un endroit où il pouvait nous voir, & qu’on nous donnât de l’eau pour les mains ; puis il fit apporter une sorte de fruit qui est fait comme un melon, sauf qu’à l’extérieur il est rugueux, mais à l’intérieur il est doux ; il en fit apporter aussi un autre semblable à la figue & d’un goût excellent. Nous avions là des hommes occupés à nous les préparer, tandis que le roi observait comment nous mangions, nous souriait, & causait avec son favori qui se tenait à son côté pour lui donner à mâcher les herbes dont on a parlé. Après cela, jetant les yeux sur le commandant assis en face de lui, il lui dit de s’adresser aux personnes qui se trouvaient là, qu’elles étaient de haute condition, & qu’il pouvait leur dire ce qu’il souhaitait ; qu’ensuite elles le lui transmettraient. Le commandant en chef répondit qu’il était ambassadeur du roi de Portugal & porteur d’un message qu’il ne devait remettre qu’à lui-même. Le roi dit que c’était fort bien, puis le fit mener à l’instant en une chambre, &, lorsqu’il y fut, se leva de sa place & alla le trouver. Pour nous, nous demeurâmes au même endroit ; ceci se passait vers le coucher du soleil. Et quand le roi se leva, un vieillard qui était dans la cour vint aussitôt enlever le lit, mais la vaisselle resta. Le roi étant allé où se trouvait le commandant se jeta sur un autre lit de repos garni d’étoffes brodées d’or, puis il lui demanda ce qu’il voulait.

Le commandant répondit qu’il était ambassadeur d’un roi de Portugal, seigneur d’un grand royaume, riche en toute espèce de choses, bien plus qu’aucun monarque de ces contrées ; que depuis soixante ans les rois ses prédécesseurs avaient envoyé chaque année des navires à la découverte en ces quartiers, sachant qu’il s’y trouvait rois chrétiens comme eux; que cette raison les avait engagés à faire rechercher ce pays, & nullement le besoin d’or ou d’argent, car ils en possédaient en si grande quantité qu’ils n’avaient que faire d’en tirer de cette contrée ; que les capitaines desdits navires naviguaient l’espace d’un an ou deux, jusqu’à ce que les vivres leur manquassent & que, sans rien avoir trouvé, ils étaient revenus en Portugal. Qu’actuellement, un roi du nom de Dom Manuel lui avait fait construire ces trois navires dont il lui avait donné le commandement en chef, & lui avait enjoint de ne point revenir en Portugal qu’il n’eût trouvé ce roi des chrétiens, sinon qu’il lui ferait couper la tête ; que dans le cas où il le découvrirait il lui remît deux lettres, dont il ferait remise le lendemain ; qu’enfin il mandait par sa bouche qu’il était son frère & son ami. Le roi, répondant à ce discours, dit au commandant qu’il était le bienvenu ; qu’à son tour il tenait le roi de Portugal pour son frère & ami, & qu’il lui enverrait des ambassadeurs par son entremise, ce que le commandant lui demanda comme une faveur, attendu qu’il n’oserait paraitre devant le roi son maître sans ramener quelques-uns de ses sujets.

Ces propos & bien d’autres s’échangèrent entre tous deux dans la susdite chambre, & la nuit s’avançant, le roi s’informa du commandant s’il souhaitait loger chez des chrétiens ou chez des Maures ; & le commandant repartit qu’il ne voulait loger ni chez des chrétiens, ni chez des Maures ; mais qu’il lui fît la grâce de lui donner un logement à part où il n’y eût personne. Le roi dit qu’il en ordonnerait ainsi ; sur quoi le commandant prit congé, & vint nous retrouver dans l’endroit où l’on nous avait mis, sous une véranda qui était éclairée par un grand chandelier de bronze ; il pouvait être déjà quatre heures de nuit. Pour lors, nous prîmes tous avec le commandant le chemin de notre logis, escortés par une foule innombrable ; la pluie tombait si fort que l’eau ruisselait dans les rues, & le commandant était porté par six hommes.

(N. de l’éd. – La troupe rejoint Pandarane, le port de mouillage où le roi de Calicut a fait stationner la flotte portugaise. Mais sur place, les bateaux sont restés au large, Paul de Gama est injoignable, et les responsables locaux refusent de fournir des bateaux aux Portugais pour qu’ils rejoignent les leurs.)

Toute cette journée, nous la passâmes dans l’anxiété comme on l’a vu ; quand vint la nuit, il y eut bien plus de monde encore autour de nous ; on ne nous permit plus de circuler dans l’espèce d’enclos où nous étions placés, mais on nous mit dans une petite cour pavée en briques, & on nous entoura dune quantité de gens infinie. Nous trouvant ainsi au milieu d’eux, nous nous attendions, le lendemain, à être séparés les uns des autres, ou à subir quelque autre traitement funeste tant ils nous paraissaient animés contre nous. Ce nonobstant, nous ne laissâmes pas que de fort bien souper de ce que I’on trouva dans la bourgade. Pendant la nuit, nous fûmes gardés par plus d’une centaine d’individus armés d’épées, de haches, de rondaches, d’arcs & de flèches & ils s’arrangeaient de telle façon, que les uns dormaient, quand les autres veillaient, alternant ainsi toute la nuit. Le lendemain, qui se trouvait un samedi, deuxième jour du mois de juin, les seigneurs vinrent dans la matinée &, cette fois, avec meilleur visage.

Ils dirent au commandant que puisqu’il avait manifesté au roi l’intention de mettre à terre sa marchandise, il la fit débarquer ; car, d’après la coutume du pays, les navires qui y abordent quels qu’ils fussent, mettaient aussitôt à terre leur cargaison, et même tous leurs hommes, & qu’un marchand ne pouvait revenir à son bord avant que sa marchandise ne fût entièrement vendue. Le commandant dit qu’il était d’accord, & qu’il écrirait à son frère de lui envoyer la sienne. Ils répondirent que c’était bien, & que dès que cette marchandise arriverait, ils le laisseraient regagner ses navires. Le commandant écrivit donc à son frère de lui envoyer certaines choses, ce qu’il fit aussitôt. Dès qu’ils le virent, ils le laissèrent aller aux navires & deux hommes restèrent à terre avec ces marchandises. Ce résultat nous emplit tous de joie, & nous rendîmes grâces à notre Seigneur de nous avoir tiré des mains de pareils hommes, qui ne possédaient pas plus de raison que des bêtes. Car nous savions bien qu’une fois le commandant sur ses vaisseaux, même si d’autres restaient à terre, ils ne leur feraient aucun mal ; & dès qu’il fut de retour à bord, il ne voulut pour le moment leur envoyer aucune autre marchandise.

Cinq jours plus tard le commandant fit savoir au roi qu’après qu’il lui eut dit de regagner ses navires certains de ses hommes n’avaient pas voulu le laisser faire ; qu’ils l’avaient retenu en chemin un jour & une nuit ; qu’il avait mis à terre sa marchandise, comme il le lui avait ordonné ; & que les Maures venaient là & la dépréciaient. Que le roi vît donc ce qu’il lui plaisait d’ordonner, car à lui cette marchandise importait peu. Mais il était toujours à son service avec ses navires. Le roi fit aussitôt répondre que ceux qui avaient fait cela étaient de mauvais chrétiens, & qu’il les punirait. Il envoya bientôt sept ou huit marchands examiner la marchandise afin qu’ils l’achetassent si elle était à leur gré ; en outre, il envoya sur place un homme qualifié, pour y demeurer avec le facteur (1), & ils avaient ordre de tuer tout Maure qui approcherait, sans être aucunement recherchés pour ce fait. Les marchands envoyés par le roi demeurèrent là une huitaine de jours ; mais loin d’acheter, ils dépréciaient la marchandise. Quant aux Maures, ils ne vinrent point du tout au magasin où elle était déposée, & leur inimitié s’en accrut à tel point que, si quelqu’un de nous allait à terre, ils crachaient sur le sol, dans l’intention de nous mortifier, en disant : « Portugal, Portugal » ; d’ailleurs, dès le principe, ils avaient cherché les moyens de se saisir de nous & de nous mettre tous à mort.

(1) Gérant d’une activité commerciale, en particulier celui qui est chargé de vendre en gros des marchandises aux halles.

(N. de l’éd. – Les relations continuent de se détériorer. Devant le refus de Vasco de Gama de s’acquitter de droits de douane, le roi de Calicut met la main sur la marchandise et quelques marins restés à terre. En retour, Vasco de Gama prend en otage des notables indiens venus visiter les navires. Des négociations tendues commencent.)

Le mercredi matin, comme nous étions en panne, un Maure de Tunis qui entendait notre langue vint se réfugier à bord parmi nous ; il disait qu’on l’avait dépouillé de tout ce qu’il possédait, & qu’il craignait qu’on ne lui fit pis encore ; que telle était son appréhension ; que les gens du pays l’accusaient d’être chrétien & d’être venu à Calicut comme mandataire du roi de Portugal, en sorte qu’il aimait mieux s’en aller avec nous que demeurer en un pays où, chaque jour, il s’attendait à être mis à mort. Sur les dix heures du matin, nous vîmes venir sept barques chargées de monde ; trois d’entre elles portaient, sur les bancs des rameurs, les pièces de drap rayé que nous avions laissées à terre, pour nous donner à entendre que toute la marchandise arrivait. Ces trois barques approchèrent des navires, tandis que les quatre autres demeuraient au large ; cependant, tout en approchant, elles se tinrent à bonne distance ; ceux qui les montaient nous dirent de faire descendre les prisonniers dans notre barque, qu’ils y transborderaient la marchandise & prendraient leurs hommes.

Et le commandant en chef s’étant avisé de leur tromperie, leur enjoignit de s’éloigner, en leur disant qu’il n’avait point souci de la marchandise, mais seulement d’emmener les prisonniers en Portugal ; qu’ils fissent bien attention qu’incessamment il comptait revenir à Calicut, & qu’ils sauraient alors si nous étions des larrons, comme les Maures le leur avaient dit. Un mercredi, vingt-neuvième jour du mois d’août, considérant, qu’en somme, nous avions découvert ce que nous étions venus chercher, que nous avions trouvé des épices & des pierres précieuses, & qu’il fallait renoncer à quitter le pays en bonne intelligence avec les habitants, le commandant en chef, d’accord avec les capitaines, résolut de partir & d’emmener les prisonniers, attendu qu’à leur retour à Calicut ces hommes nous aideraient à former des relations d’amitié ; nous mîmes donc incontinent à la voîle & prîmes la route de Portugal, tous extrêmement joyeux d’avoir eu la fortune d’effectuer une aussi grande découverte que celle que nous avions faite.

Cette traversée dura si longtemps que nous y consumâmes trois mois moins trois jours à cause des calmes fréquents & des vents contraires que nous rencontrâmes. Il en résulta que tous les équipages souffrirent des gencives ; elles croissaient par-dessus les dents, au point qu’il n’était plus possible de manger ; les jambes enflaient aussi & d’autres enflures considérables se manifestaient sur le corps où elles se développaient tellement que le patient succombait sans être atteint d’aucun autre mal. Trente personnes en moururent dans cet espace de temps, sans compter un nombre égal que nous avions déjà perdu. Ceux qui travaillaient à la manœuvre étaient réduits à sept ou huit individus sur chaque vaisseau, encore n’étaient-ils pas tous valides comme ils auraient pu l’être ; aussi, je vous affirme que si cette situation se fût prolongée au delà de quinze jours, nous demeurions à la merci des flots, n’ayant plus personne à bord pour gouverner. Nous en étions arrivés au point que tout était déjà désordonné ; &, dans notre affliction, nous faisions maintes promesses aux saints & maintes quêtes sur les navires. Déjà les capitaines avaient pris la résolution de regagner la terre d’Inde, d’où nous étions partis, si nous étions favorisés par un vent qui nous y poussât. Mais, Dieu daigna, dans sa miséricorde, nous accorder une brise tellement propice que, dans l’espace de six jours, elle nous conduisit en vue de terre, ce dont nous nous réjouîmes autant que si cette terre eût été le Portugal.

Nous avions, en effet, l’espoir d’y trouver notre guérison, avec l’assistance divine, comme nous l’avions déjà trouvée une fois (lors du voyage aller – N. de l’éd.) ; & ce fut un mercredi, deuxième jour de février de l’an 1490. Comme nous étions près de la côte & qu’il faisait nuit, nous virâmes de bord & mîmes en panne ; &, quand vint le matin, nous allâmes reconnaitre la terre, afin de savoir en quel lieu le Seigneur nous avait conduits, car il n’y avait plus à bord ni pilote, ni personne qui fut en état de juger sur une carte le parage où nous nous trouvions. Quelques-uns assuraient, il est vrai, que nous ne pouvions être ailleurs qu’entre certaines îles par le travers de Mozambique, à trois cents lieues de terre environ ; & ceci, parce qu’un Maure que nous avions pris à Mozambique disait que ces îles étaient très insalubres, & que les habitants y souffraient eux-même du mal dont nous étions atteints. Or, nous nous trouvâmes en face d’une grande cité dont les maisons avaient plusieurs étages ; le centre était occupé par de vastes palais, & il y avait quatre tours à la circonférence ; cette ville, bâtie tout contre la mer, appartient aux Maures & se nomme Mogadoxo. Nous étant avancés suffisamment pour en être tout proches, nous lachâmes force coups de bombarde & poursuivîmes notre route en longeant la côte, avec bon vent en poupe, marchant de jour & nous arrêtant de nuit car nous ne savions pas à quelle distance nous pouvions être de Mélinde où nous nous proposions d’aller.

Le lundi, neuvième jour dudit mois, nous fûmes mouiller devant Mélinde, & le roi nous dépêchat sur le champ une longue embarcation qui portait beaucoup de monde ; il envoyait des moutons & mandait au commandant qu’il était le bienvenu, qu’il l’attendait depuis quelque temps déjà, ajoutant maintes autres paroles de paix & d’amitié. Le commandant expédia un homme à terre, en compagnie des envoyés, pour en rapporter le lendemain des oranges que nos malades désiraient ardemment, comme de fait il en rapporta avec bon nombre d’autres fruits ; mais les malades n’en profitèrent guère, car la terre les éprouva de telle façon que plusieurs trouvèrent ici leur fin. Nombre de Maures venaient aussi à bord, par ordre du roi, & apportaient à vendre des poules & des œufs en quantité. Le commandant voyant tous les égards que ce prince nous témoignait dans un moment où nous en avions si grand besoin, lui envoya un présent & le fit prier par un des nôtres (celui qui savait parler arabe) de lui donner une trompe d’ivoire pour l’offrir au roi son maître, et de faire élever à terre une colonne qui y demeurerait en témoignage d’amitié. Le roi répondit qu’il ferait de grand cœur tout ce qu’il demandait, par amour pour le roi de Portugal dont il voulait être & demeurerait toujours le serviteur ; & , en effet, il envoya sur l’heure la trompe au commandant & fit mettre en place la colonne. Il nous donna aussi, pour partir avec nous, un jeune Maure qui avait le désir de visiter le Portugal ; le roi le fit recommander particulièrement au commandant, en lui mandant qu’il lui envoyait ce jeune homme pour que le roi de Portugal sût combien il désirait son amitié.

Nous passâmes là cinq jours à nous divertir & à nous reposer des fatigues endurées pendant une traversée où nous avions tous vu la mort de près. Et un vendredi, dans la matinée, nous partîmes, & le samedi, douzième jour dudit mois, nous passâmes près de Mombaza. Le dimanche, nous fûmes mouiller sur les bas-fonds de San-Raphaël où nous mîmes le feu au navire de ce nom, car la manœuvre de trois vaisseaux devenait impossible avec le peu de monde que nous étions. Là, nous transbordâmes tout ce que renfermait le bâtiment sur les deux autres qui nous restaient. Nous demeurâmes cinq jours en cet endroit où l’on nous apportait, d’une bourgade sise en face de nous et nommée Tamugata, force poules à vendre ou à échanger contre des chemises & des bracelets.

La fin de l’histoire

Le récit s’arrête en date du 25 avril 1499 au large des côtes de Guinée-Bissau. Paul de Gama mourra en chemin de maladie. Vasco de Gama  sera couvert d’honneurs à son retour. En 1500, Dom Manuel, le roi du Portugal, enverra une seconde flotte de 13 navires commandée par Pedro Alvares Cabral. Vasco de Gama repartira en 1502, et mènera une guerre brutale contre les Maures et le Zamorin de Calicut. Il retournera une dernière fois aux Indes après avoir été nommé vice-roi des Indes en 1524. Il meurt à cochin peu de temps après son arrivée. Ses cendres seront transférées au Portugal, et finiront par être transférées au monastère des Hiéronymites de Lisbonne.

Le récit que vous venez de lire a été établi grâce à la traduction de 1864 d’Arthur Morelet. Le fac-similé est disponible sur Gallica .

Pour lire l’intégralité du texte dans une traduction moderne et bénéficier de notes et de commentaires à foison, nous vous recommandons vivement ces eux ouvrages :

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Fin de ce Récit

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  1. Vasco de Gama

    Vasco de Gama (en portugais : Vasco da Gama ), né vers 1460 ou 1469 à Sines ( Portugal) et mort le 24 décembre 1524 à Cochin aux Indes, est un grand navigateur portugais, considéré comme le premier Européen à atteindre les Indes par la voie maritime en contournant en 1498 le cap de Bonne-Espérance, découvert en 1488 par Bartolomeu Dias . Contexte.

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    Vasco da Gama, Portuguese navigator whose voyages to India in the late 15th and early 16th centuries opened up the sea route from western Europe to the East by way of the Cape of Good Hope. Learn more about da Gama's life, voyages, and achievements in this article.

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  5. Vasco da Gama

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  6. Vasco de Gama

    Navigateur portugais (Sines vers 1469-Cochin 1524). Vasco de Gama. En 1498, six ans après la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb, Vasco de Gama fut le premier Européen à trouver la route de l'Inde en contournant l'Afrique. Il put ainsi fonder le premier comptoir portugais en Asie.

  7. Vasco de Gama

    Vasco de Gama (c. 1469-1524) était un navigateur portugais qui, en 1497-1499, navigua autour du cap de Bonne Espérance en Afrique australe et arriva à Calicut (aujourd'hui Kozhikode) sur la côte sud-ouest de l'Inde.

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    The Portuguese nobleman Vasco da Gama (1460-1524) sailed from Lisbon in 1497 on a mission to reach India and open a sea route from Europe to the East. After sailing down the western coast...

  9. GAMA VASCO DE (1469 env.-1524)

    Biographie de VASCO DE GAMA (1469 env.-1524). Le navigateur portugais Vasco de Gama a ouvert une route maritime entre l'Europe occidentale et l'Orient en passant par le cap de Bonne-Espérance, lors du premier de ses voyages (1497-1499, 1502-1503, 1524) vers l'Inde.

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    Biographie de VASCO DE GAMA (1469 env.-1524) : Le premier voyage. Vasco de Gama quitte Lisbonne le 8 juillet 1497, avec une flotte de quatre vaisseaux - deux trois-mâts d'environ 120 tonneaux chacun, le São Gabriel et le São Rafael ; une caravelle de 50 tonneaux, le Berrio , et un navire...

  11. The Portuguese Conquest of India

    Da Gama was to follow the route to the Indian Ocean pioneered by Bartolomeu Dias (c. 1450-1500), who had learned to use the strong east winds of the mid-Atlantic to hurl him and his crew around the Cape of Good Hope. Da Gama's Voyage.

  12. Vasco da Gama

    Vasco da Gama (c. 1469-1524) was a Portuguese navigator who, in 1497-9, sailed around the Cape of Good Hope in southern Africa and arrived at Calicut (now Kozhikode) on the south-west coast of India. This was the first direct voyage from Portugal to India and allowed the Europeans to cut in on the immensely lucrative Eastern trade in spices.

  13. Portuguese discovery of the sea route to India

    Portuguese discovery of the sea route to India. Vasco da Gama on his arrival in India in May 1498, bearing the flag used during the first voyage by sea to this part of the world: the arms of Portugal and the Cross of the Order of Christ, sponsors of the expansion movement initiated by Henry the Navigator, are seen.

  14. BBC

    By Shane Winser. Last updated 2011-02-17. Vasco da Gama was the first European to open a sea-based trade route to India. In an epic voyage, he sailed around Africa's Cape of Good Hope and...

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    Biographie de VASCO DE GAMA (1469 env.-1524) : Le deuxième voyage. Afin de mettre à profit l'exploit de Vasco de Gama, Manuel I er envoie le navigateur portugais Pedro Álvares Cabral à Calicut avec une flotte de treize navires. Ce voyage est un tel succès qu'une troisième expédition est...

  16. Vasco da Gama

    Portuguese explorer and navigator who found a direct sea route from Europe to Asia, and was the first European to sail to India by going around Africa. Name: Vasco da Gama [vas-koh]; [ (Portuguese) vahsh-koo] [duh gah-muh] Birth/Death: ca. 1460 CE - 1524 CE. Nationality: Portuguese. Birthplace: Portugal. Vasco da Gama.

  17. Vasco da Gama Interactive Map

    Quick Facts: Vasco da Gama was the first European to reach Asia by sailing around the southern tip of Africa. Click on the world map to view an example of the explorer's voyage. How to Use the Map. After opening the map, click the icon to expand voyage information.

  18. Qui était le navigateur Vasco de Gama

    Six ans après la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb, le navigateur portugais Vasco de Gama ouvre une route maritime entre l'Europe occidentale et l'Orient. Il devient ainsi le premier Européen à atteindre l'Inde en contournant l'Afrique par la mer. Une expédition.

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    In 1497, explorer Vasco da Gama was commissioned by the Portuguese king to find a maritime route to the East. His success in doing so proved to be one of the more instrumental moments in...

  20. Le premier voyage de Vasco de Gama aux Indes

    Rédigé par un membre de l'équipage, ce texte relate la première navigation jamais effectuée autour de l'Afrique jusqu'aux Indes, entre 1497 et 1499.

  21. Voyage To India: A New Route Into The Land Of Spices

    61,662 views. 813. Vasco da Gama's voyage to India remains one of the great adventure tales of all time: a 27,000 mile round trip, much of it through unknown waters. Against al...

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    In 1497, King Manuel (ruled 1495 - 1521) selected da Gama to command the epic expedition to India that successfully ended the search for a sea route to Asian spices begun during the days of the Portuguese Prince Henry the Navigator (1394 - 1460). Some say that Vasco's brother, Paulo, was first offered the opportunity but turned it down.

  23. Vasco da Gama

    Vasco da Gama - Explorer, India, Portugal | Britannica. Contents. Home World History Global Exploration. The second voyage of Vasco da Gama. To exploit da Gama's achievement, Manuel I dispatched the Portuguese navigator Pedro Álvares Cabral to Calicut with a fleet of 13 ships.

  24. Voyage Lisbonne

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