disque 78 tours

Les 78 tours

disque 78 tours

L'histoire des disques est, pour ses débuts, indissociable de celle des phonographes, en effet les inventeurs ont nécessairement été amenés à créer les différents supports enregistrables en même temps que leurs machines, faute de quoi ils auraient été bien en peine de faire fonctionner celles-ci. Le 26 janvier 1857 un ouvrier typographe nommé Léon Scott de Martinville dépose à l'Académie des Sciences le brevet d'un procédé permettant de visualiser les vibrations sonores sur un cylindre enduit de noir de fumée. Le procédé décrit ne permet pas la restitution sonore. Le 16 avril 1877 Charles Cros dépose la description d'un "procédé d'enregistrement et de reproduction des phénomènes perçus par l'ouïe", à l'Académie des Sciences de Paris. Le 12 août 1877 Thomas Edison propose son premier schéma du "Phonographe", avec enregistrement et reproduction sur une feuille d'étain collée sur un cylindre. Le même inventeur met à l'étude le 11 février 1878 un appareil au principe identique mais utilisant une feuille plate circulaire tournant autour de son axe central. L' Américain Tainter (associé à Bell) expérimente en 1884 un procédé d'enregistrement sur disque vertical: le support est constitué d'une âme en carton d'épaisseur 2,5 mm, enduit d'une couche de cire / parrafine de 1 mm.

Emile Berliner, né le 20 mai 1851 à Hanovre, émigré clandestinement aux USA en 1870, part des propositions de Charles Cros (qui avant Edison avait pensé au disque plat). Il met au point un système d'enregistrement sur un disque de verre de 27,5 cm de diamètre et de 5 mm d'épaisseur, permettant de graver 4 mn. Le brevet décrivant l'enregistrement et la reproduction du son dans une spirale plane est déposé le 7 novembre 1887 au bureau des brevets américains, sous le numéro 564586, suivant ainsi la première photogravure sur feuille de zinc, réalisée le 26 juillet 1887. Cette gravure, hélas non lisible, est le plus ancien enregistrement sur disque. Début 1888 Berliner commercialise le "Gramophone". Il s'agit d'un jouet utilisant un disque en métal. Début août la revue "The Electrical World" décrit le Gramophone. Le zinc permettant une reproduction acoustique plus puissante, les stéthoscopes jusque-là utilisés pour l'écoute (notamment des cylindres), sont remplacés par un cornet. En 1889 Berliner présente son invention à Hanovre. On note alors l'apparition de disques en ébonite, c'est un caoutchouc vulcanisé très dur mais qui présente un important bruit de fond. L'avantage du disque sur le cylindre est énorme: il permet la duplication par pressage (Ce n'est qu'en 1901 que Columbia annoncera la possibilité de moulage des cylindres par rétractation thermique de la cire, mais il sera trop tard, le disque aura pris de l'avance). Avec le disque, Berliner avait abandonné la technique de la gravure verticale (avec un sillon plus ou moins profond selon l'intensité du son) pour la gravure latérale (avec un sillon constant en profondeur, mais plus ou moins ample selon l'intensité sonore). C'est ce procédé qui donne les meilleurs résultats et qui sera employé jusqu'à la fin des microsillons. Mais certains fabricants comme Pathé continueront à employer la gravure verticale jusqu'à la fin des années 20. Pour lire ces enregistrements ont doit employer une pointe en saphir.

Les empire Pathé et Berliner

Fin 1896, la société Pathé Frères, au capital de 24000 F est fondée. Charles Pathé avait amassé un petit capital en faisant des démonstrations de gramophones sur les foires de la banlieue parisienne. Son frère Emile prend alors la direction de la société. La marque édite des disques de tous diamètres (jusqu'à 50 cm) tournant à des vitesses allant de 70 à 120 tours. Entre temps Berliner avait créé en 1893 aux USA l' "United States Gramophone Company". Les phonographes, actionnés à la main, tournaient alors à environ 70 tours/mn. Plus tard, cette vitesse sera stabilisée à environ 78 tours/mn avec le moteur électrique synchrone tournant à 3600 tours/mn. Sur le secteur de 60 Hz, qui est la norme américaine (pour 50 Hz en Europe), et avec un réducteur de rapport 46, on obtiendra une vitesse de rotation de plateau de 78,26 tours/mn. Il semblerait donc que cette vitesse quasi-définitive de 78 tours ait été choisie un peu arbitrairement, pour se rapprocher de la vitesse moyenne de rotation des disques d'époque. Le 6 décembre 1898, Emile Berliner et son frère Joseph fondent à Hanovre la "Deutsche Grammophon Gesellschaft", au service de la musique classique qui, dès 1900, propose un catalogue de 5000 titres différents. En 1901 apparait l'idée de distinguer certaines séries de disques de qualité en leur apposant une étiquette de couleur, idée due à un revendeur de la marque Gramophone de St-Pétersbourg nommé Raphoff. L'année suivante naissait l'étiquette Gramophone rouge, présentant entre autres des enregistrements de Féodor Chaliapine, puis de Pol Plançon, Antonio Scotti, Suzanne Adams, Emma Calvé et Maurice Renaud. Le 28 mars 1902, pour la première fois, la Compagnie du Gramophone enregistre dans un salon de l'hôtel Statz à Londres, la voix d'un ténor napolitain nommé Enrico Caruso, découvert quelques semaines plus tôt dans son pays d'origine par un "talent scout" (un découvreur de talents) de la Gramophone Company nommé F.W. Gaisberg. Notons qu'il reste à ce jour 229 enregistrements différents sur disques et cylindres de "la voix du siècle". En septembre 1902 était édité le premier catalogue Gramophone "Label rouge" avec Felia Litvinne accompagnée par Henri Cortot, Victor Maurel, Alessandro Maoreschi (le dernier castrat), Fransesco Tamagno, etc.

La Voix du siècle

Le 6 août 1903 Gianni Bettini, Italien originaire de Novare, dépose un brevet français pour couvrir l'invention d'un phonographe à disque. Bettini, qui avait surtout travaillé dans le domaine du cylindre, en enregistrant notamment cette année-là la voix du pape Léon XIII, a produit quelques enregistrement sur disques. Ces pièces sont devenues fort recherchées, la plupart des matrices ayant été détruites au cours d'un bombardement. La compagnie américaine Victor Talking Machine signe un contrat avec Caruso le 28 janvier 1904 peu après ses débuts au Metropolitan Opera et le 1er février, ses premiers enregistrements eurent lieu au Carnegie Hall. La firme Odéon propose les premiers disques double face en 1904 et produit en 1909 l'enregistrement intégral de "Casse-Noisette", de Tchaïkowsky. En 1911 les auteurs et éditeurs de musique (partitions) décident que les fabricants de disques devront désormais leur verser des droits. Pour attester que les maisons de disques leur versent bien 5% du prix de vente, celles-ci doivent apposer un timbre, d'abord sur la pochette, puis sur le disque lui-même. 5 ans plus tard, cette pratique sera généralisée.

Le disque s' impose

En juillet 1912, Columbia décide d'arrêter sa production de cylindres. Seul Pathé continuera avec ce support jusqu'en 1927, conjointement à sa production de disques à gravure verticale. Le 26 février 1917 a lieu aux USA le premier enregistrement de jazz: "Livery stable blues", par l'Original Dixieland Jazz Band, sur le label Victor, marque fondée en 1899 par Elridge Johnson, rachetée par RCA en 1931. Lors de la première guerre mondiale, le disque était largement présent sur le front, pour distraire les troupes, voire pour démoraliser l'ennemi avec des chants de victoire. L'audiovisuel n'étant que très peu développé, le disque servait aussi à informer ceux de "l'arrière". Ainsi la compagnie anglaise His Master's Voice proposa-t-elle le bruit d'une pluie d'obus sur Lille, survenue le 9 octobre 1918. "Le genre d'enregistrement que tout foyer anglais se doit de posséder", clamait cette marque... Le premier disque d'or américain (un million d'exemplaires) a été obtenu par Paul Whiteman "The king of jazz" pour son "Whispering", enregistré en octobre 1920. Victor invente en 1927 le changeur automatique tandis que Bartlett Jones présente la première tête de lecture stéréo et Edison le disque longue durée (40 mn). La compagnie Pathé Frères est rachetée par la compagnie anglaise Columbia en 1928. A cette période les disques à gravure verticale ont quasiment disparu pour laisser place aux 78 tours à gravure latérale, enregistrés électriquement. Les formats se standardisent: 30 cm de diamètre pour la musique classique et lyrique, 25 cm pour le jazz et la variété (si l'on excepte la marque Edison Bell Radio qui propose des disques 20 cm avec une "Audition aussi longue et aussi puissante que celle du disque 25 cm".

Vers la haute-fidélité

En 1940, la marque anglaise Decca met au point un système d'enregistrement et de gravure qui permet de restituer toutes les fréquences audibles: c'est la FFRR (Full Frequency Range Recording), qui ornera les étiquettes de ce label, c'est le début de lahaute-fidélité (Hi-fi). A la fin des années 40, le "pas variable" est utilisé par des marques comme Deutsche Grammophon; c'est une technique permettant de resserrer les sillons entre eux au moment des passages faibles et de gagner ainsi une précieuse place. Ces trois inventions (stéréophonie, Ffrr, pas variable) ne seront réellement mises en valeur qu' avec le microsillon, qui pointe d'ailleurs son fin profil en 1948, mais c'est une autre histoire...

La matière des disques

Pourquoi les 78 tours sont-ils si fragiles? Tout simplement parce qu'à ces époques on ne connaissait pas encore les copolymères de chlore et d'acétate de vinyle, dérivés des produits pétroliers. On a, après l'ébonite au début du siècle, utilisé de la cire compressée et durcie. Puis deux systèmes ont ensuite cohabité jusqu'à la fin: - Le système homogène: la pâte est constituée principalement d'ardoise (67 %), de gomme-laque (24 %), de noir de fumée et de deux résines: le copal et la colophane. - Le système C.P.S. (coated paper sheet): deux feuilles de matière "noble" sont collées de chaque côté d'une âme en matière de moindre qualité. La matière recevant la gravure est constituée de gomme-laque (17 %), de sulfate de baryte (51 %), de noir de fumée, et de deux liants: rottenstone (27 %) et garnettlac. Les mélanges se sont affinés progressivement pour donner une matière présentant de moins en moins de grain, donc donnant de moins en moins de bruit de fond. Pendant la deuxième guerre mondiale on a beaucoup utilisé de matière recyclée, d'une qualité moindre, à cause du manque de gomme-laque en provenance de l'Est-Asiatique, les matrices de pressage ont souffert aussi d'une qualité moindre (manque de métal), les disques de cette époque et de la Libération sont en général de moins bonne qualité et présentent un bruit de fond plus important.

L' enregistrement électrique

C'est le progrès le plus notoire dans le domaine du 78 tours. Jusqu'alors, c'était la seule force des vibrations sonores qui permettait de graver le sillon des cylindres et des disques ainsi que le repiquage des cylindres-maîtres sur matrice de disques par le lourd système du pantographe. Les basses n'étaient pas reproduites, ainsi le compositeur Gustave Charpentier dut-il, dans ses "Impressions d'Italie", remplacer les basses par une partie de clarinette à l'octave supérieure. Dès 1894 le physicien français François Dussaud avait imaginé le principe de l'enregistrement électrique sur cylindre. En 1919, deux ingénieurs anglais, Guest et Merriman travaillent sur cette technique, rendue envisageable après les travaux de Lee et Forest (1904) sur l'amplification à lampes. L'année suivante, le 11 novembre, le procédé est mis en pratique pour la première fois au monde avec l'enregistrement du service funèbre pour le soldat inconnu à l'abbaye Westminster de Londres. En 1925 la marque américaine Columbia édite le premier enregistrement électrique: "Adeste fidèle", par "The Massed Choir of the Associated Glee Clubs of America". Ce disque enregistré au Metropolitan Opera House rassembla 850 choristes! Fin 1926 la société Victor enregistre une première oeuvre complète: "La symphonie du Nouveau Monde" de Dvorak, par le Philadelphia Orchestra, dirigé par Stokowski. Après amplification et corrections, le son est appliqué à la cire (préalablement ramollie par chauffage) de la matrice au moyen d'un burin-graveur actionné par un électro-aimant. L'avantage a tout de suite été remarquable: augmentation de deux octaves et demie du spectre des fréquences, qui est alors compris entre 100 et 5000 Hz. Les premiers disques ainsi commercialisés aux USA par Victor et Columbia s'éloignent du son "téléphone" que l'on connaissait jusqu'alors avec l'enregistrement acoustique, qui permettait une bande passante comprise entre 164 et 2088 Hz. On a pu ainsi graver le son d'instruments tels que l'orgue, chose impossible jusqu'alors.

Comment reconnaître les différents types de 78 tours

Il existe donc deux grands types: les "acoustiques" et "les électriques". Jusqu'en 1928, les disques proposés sur le marché sont acoustiques, il se présentent sous toutes sortes de diamètres (de 15 à 50 cm), ils tournent à des vitesses variables, le plus souvent le plus souvent de 70 à 120 tours. Les inscriptions visuelles sont souvent gravées au centre du disque, bien que les étiquettes papier aient vite pris assez vite pris le pas sur cette technique. Certains disques ont une lecture commençant par le centre (la qualité de reproduction étant meilleure à mesure que le diamètre de lecture augmente, on considérait alors qu'il était préférable d'avoir une audition de qualité croissante). Sur certains labels, comme Odéon ou Pathé, surtout dans les années 1900-1910, les artistes avaient pour habitude d'annoncer le titre, le nom de l'interprète et la marque. A partir de 1928, la vitesse est stabilisée à 78 tours/mn, les diamètres sont de 25 et 30 cm (sauf pour certaines éditions spéciales: enfants, publicités, commémorations, etc). Sauf exception les étiquettes centrales sont en papier. Pathé utilise alors un code simple pour différencier les deux types de gravure: "S" = verticale (Saphir), "X" = latérale (Aiguille).

Le disque de radio

C'est à partir de ce moment que les "acétates" radio font leur apparition. Jusqu'alors, la radio se faisait uniquement en direct, on ne conservait pratiquement pas d'archives (le magnétophone à bande ne sera employé en Allemagne qu'à la veille du deuxième conflit mondial). De 1935 à 1940, c'est l'âge d'or de la radio. Le 1er janvier 1936 la société Pyrolac, spécialisée dans la peinture automobile et basée à Créteil l'Echat, présente les voeux du directeur de l'entreprise sur un "acétate" qui consiste en un flan d'aluminium sur lequel est déposée une couche composée d'un mélange de nitrate et d'acétate de cellulose. Le procédé est annoncé comme "enregistrement direct", c'est-à-dire immédiatement utilisable. C'est le point de départ d'une nouvelle technique exploitée et commercialisée sous la marque Pyral. Presque aussitôt Radio-Cité utilise massivement le procédé, suivie de près par le Poste Parisien et par les autres radios. les stations privées assez nombreuses, (Radio-Cité, le Poste Parisien, etc) emploient de plus en plus d'éléments enregistrés (reportages, chroniques, pubs) et utilisent ces 78 tours qu'elles gravent à l'unité. Beaucoup sont réalisés sur la marque Pyral, mais on trouve aussi Thorens ou bien le nom du studio privé qui a effectué le travail. Après la guerre, les postes privés ont disparu mais la Radiodiffusion Française a utilisé ce procédé jusqu'à l'emploi généralisé du magnétophone, au milieu des années 50. Ces "pièces" sont aujourd'hui très recherchées mais se présentent rarement en bon état, les parties enregistrées se décollant par plaques, laissant apparaître le flanc de métal. Il est recommandé de faire appel à un spécialiste qui saura sauver l'enregistrement à la première lecture (qui sera en fait la seule possible). Notons que certains messages publicitaires ont été réalisés en séries "pressage" sur 78 tours 25 cm standards, de façon à être utilisables un plus grand nombre de fois ou pour être diffusés sur plusieurs stations privées. Il existe aussi des 78 tours d'autres types: - Les cartes postales sonores (années 50) - Les disques publicitaires cartons, tous diamètres, de 6 à 25 cm - Les disques de poupées, diamètre 5 à 6 cm - Les disques pour enfants, diamètre 12 à 15 cm.

A propos de la stéréophonie

Le principe de la stéréophonie, qui tient compte de la différence de perception entre l'oreille gauche et l'oreille droite selon le point d'émission du son, est déjà ancien. L'aviateur Clément Ader, par ailleurs brillant inventeur, en fit la présentation à l'Exposition Electrique de 1881 et à l'Exposition Universelle de 1889 pour retransmettre des concerts. Entre 1929 et 1935 Victor et His Master's Voice décident d'enregistrer en stéréo des orchestres tels que les Waring's Pennsylvanians, le BBC Symphony Orchestra dirigé par Sir Esward Elgar ou des artistes comme Hoagy Carmichamel, Leopold Stokowski ou Duke Ellington. De ce dernier, deux titres ont été récemment publiés en CD, l'effet est saisissant! Ces enregistrements ont été réalisés au moyen de deux cires reliées chacune à un micro, les deux placés devant l'orchestre. A L'époque, aucune technique ne permettait d' écouter deux phonographes tournant en synchronisation, les enregistrements ont donc été édités séparément. Sur les disques courants, le numéro de matrice inscrit entre le dernier sillon et l'étiquette se termine généralement par un chiffre indiquant le numéro de la prise. Dans le cas de ces prises stéréo "1" indique une partie de l'enregistrement sur un disque, et "2" l'autre partie, sur un autre disque. Ces disques jumeaux sont bien sur rarissimes, mais qui sait? Au hasard d'une brocante...

La fin du 78 tours

Ces disques ont été pressés en France jusqu'au 31 décembre 1956, 1960 pour l'Angleterre, 1962 pour certains pays africains et même 64-65 pour certains pressages réalisés en Inde (avec des 78 tours des Beatles notamment). Bien sur à ces époques, les gravures ne se faisaient plus en direct, mais à partir des bandes de studios, parallèlement aux éditions vinyl. C'est une époque très intéressante où la qualité technique est très proche de celle du vinyle. On y trouve assez facilement des répertoires de jazz, de rock'n'roll, de chansons en y mettant malgré tout le prix (voir cotations). Ces 78 tours sont reconnaissables au fait, qu'à l'écoute, la fin du titre est très souvent "shuntée", comme sur leurs homologues vinyle. Au début des années 50, la marque Philips a tenté de concilier les avantages du 78 tours (à savoir grande vitesse de rotation = meilleure qualité) avec ceux du microsillon (meilleure fidélité, moins de bruit de fond) et a ainsi produit une série de disques 78 tours 17 cm microsillons. Devant l'insuccès (l'acheteur finissait par s'y perdre), la production a été très vite abandonnée. On trouve sur ces disques des titres de Mouloudji ou de l'orchestre de Camille Sauvage, par exemple. Par la suite, dans les années 60 et 70, quelques 78 tours vinyle ont été produits et présentés dans des pochettes en papier kraft comme à la grande époque. Attention! Il ne s'agit pas de 78 tours authentiques mais de disques microsillons "pour faire comme si" et souvent réalisés dans un but promotionnel. Ceci dit, ces objets sont rares, recherchés et par conséquent chers. Parmi ces réalisations figurent des re-pressages "à l'ancienne" de 78 tours 25 cm d'Elvis Presley sur le légendaire label "Sun". On peut les trouver pour moins de 30 € alors que les vrais, préssés dans les années 50, peuvent atteindre plusieurs milliers de francs. A signaler aussi les 78 tours microsillons américains de la marque "Rhino Records" destinés à garnir les juke-box 78 tours comme les Würlitzer.

Comment dater les 78 tours ?

Rares sont les disques de ces époques mentionnant les années d'enregistrement. Pour les déterminer, la méthode la plus accessible à l'amateur consiste à commencer une collection de catalogues d'éditeurs (brocantes, foires aux vieux papiers) ou à se les faire prêter. Les disques possèdent entre les derniers sillons centraux et l'étiquette un numéro de matrice qui peut donner quelques indications, le dernier chiffre, séparé par un tiret, donne le numéro de la prise de son. Dans les années 20, sur certaines marques comme Pathé, au moment du pressage, chaque matrice reçoit une date gravée (à l'endroit) et qu'on pourra lire (à l'envers) sur chaque face de disque, près de l'étiquette centrale. Ce numérotage, tracé à la main, est très fin et souvent difficile à lire. A partir de 1929, plusieurs grandes firmes comme Columbia, Odéon, Parlophone, Pathé, Idéal, Gramophone, etc, font effectuer leurs matrices par l'usine Pathé de Chatou. Un numéro-code est gravé à l'endroit, près de l'étiquette, quelquefois sur le bord de celle-ci. Assez anarchique, ce numérotage dure de 1929 à 1932. A partir d'avril-mai 32, il devient plus rigoureux et porte le préfixe "M-3" pour les 25 cm et "M-6" pour les 30 cm. Ce préfixe est suivi d'un nombre de 5 chiffres qui correspond à l'année de pressage. Attention! Il s'agit bien du pressage et non de l'enregistrement. Mais on s'accorde à estimer qu'un délai de 20 jours en moyenne s'écoulait entre l'enregistrement et le matriçage. Pour les rééditions d'enregistrements plus anciens, seuls les catalogues ou les discographies peuvent être utiles. Avant 1912 les disques Pathé de tous diamètres portaient un numéro différent par face (correspondant au numéro du cylindre-maître ayant servi à l'enregistrement). Après cette date, un numéro commun aux deux faces apparait dans un losange. Même les professionnels de la réédition "butent" quelquefois sur les dates et se contentent d'indiquer par exemple: "vers 1910" ou "avant 1930", il ne faut donc pas être trop intransigeant ... Pour les disques Deutsche Grammophon, voici un point de repère: la célèbre couronne de tulipes garnissant le pourtour de l'étiquette apparaît en 1949. Quant au cartouche rectangulaire encadrant la marque, il nait en 1958 et n'existe donc pas sur les 78 tours. Deutsche Grammophon donne naissance à sa marque-filiale, "Archiv Produktion", en 1947. Le plus simple consiste aussi à regarder les dates sur les CD-rééditions correspondant aux 78 tours acquis. Par ailleurs, les éditions Tol diffusent un catalogue vendu par correspondance et qui donne toutes les années de sorties des cylindres et disques Pathé, de 1898 à 1910, et l'association "Phonoscopie" édite un bulletin régulier contenant de précieuses discographies d'artistes, toutes datées.

Où les trouver et à quels prix?

Dans les conventions de disques, foires à la brocante, vide-greniers, les 78 tours sont présents partout, hélas souvent en mauvais état, rarement dans les pochettes correspondant aux marques des étiquettes centrales. A surveiller de près: les annonces "disques, musique" dans la Vie Du Collectionneur, sur Internet ainsi que les dates et lieux de ventes aux enchères. Les 78 tours courants (vendus à un grand nombre d'exemplaires à l'époque) se trouvent à des prix variant de 1 à 3 €(Charles Trénet, Edith Piaf, Fred Gouin, Bach & Laverne, etc). Si vous tombez sur l'unique 78 tours que Barbara a gravé chez Decca en 1958, il vous en coûtera environ 180 €, même chose pour les trois 78 tours Barclay gravés par Dalida en 1956. Le jazz coûte de 3 à 15 €pièce sur des marques comme Vogue, Bluestar, Verve, etc, certains artistes cotés comme Charlie Parker peuvent dépasser cette fourchette. Le rock'n'roll cote de 12 à 60 € environ pour les pressages anglais et canadiens de Paul Anka, Eddie Cochran, Pat Boone, Everly Brothers, Fats Domino, etc, pour Elvis Presley, la cote se situe entre 45 et 47 € environ pour ces mêmes pressages, "His Master's Voice", par exemple. Pour ses 78 tours sur le label "Sun", il faut compter environ 380 €. Quand aux 78 tours des Beatles pressés en Inde pour le marché local, la cote se situe aux alentours de 450 €, il faut dire que 2 exemplaires seulement sont, à notre connaissance, recensés en France. Pour le classique, la diction et le lyrique, la cotation est plus difficile à évaluer. Disons qu'un coffret comme "Le Mot de Cambronne" par Sacha Guitry atteint 55 € environ, Sarah Bernardt ou Enest Coquelin, sur label noir Genty, enr 1903, s'achètent entre 75 et 150 €.Dans le domaine du lyrique, voici quelques idées de cotations à titre indicatif: - Emma Calvé (Soprano), sur label noir Zonophone, enr 1902: à partir de 75 € - Giuseppe Anselmi (Ténor), sur label Fonotipia, enr 1907-08: à partir de 75 € - Tomaso Francesco (Ténor), sur label rouge G & T, enr 1903: à partir de 75 € - Enrico Caruso (Ténor), sur label bleu Zonophone, enr 1902, et sur label rouge G & T, enr mars 1902: à partir de 150 € - Felia Litvinne (Soprano), sur label noir G & T, enr 1903: à partir de 150 € - Léon Escalais (Ténor), sur label Fonotipia, enr 1905/06: à partir de 150 € - Fédor Chaliapine (Basse), sur label orange Grammophon, "pre-dog" (c'est-à-dire juste avant l'apparition du chien au phonographe), enr 1908: à partir de 300 € - Victor Maurel (Baryton), sur label rouge G & T, enr 1903: à partir de 460 € - Raoul Pugno (Piano), sur label noir G & T, enr 1905: à partir de 460 € - Ferval dans "Rip rip" (les "couplets de la paresse"), sur "Bettini", avec signature dans la cire, près de l'étiquette centrale: peut être proposé à 760 €. Attention: un Caruso "fin de carrière" ou un Chaliapine sur 30 cm double face Grammophon peuvent ne pas excéder 7,50 €. En règle générale ces disques cotent plusieurs dizaines ou plusieurs centaines d' euros quand il s'agit des plus anciens enregistrements de ces artistes, sur disques simple face. Mais il faut se rappeler que, quelque soit le prix annoncé, rares sont les marchands, spécialisés ou non, refusant de discuter.

L'histoire de "Nipper"

C'est une touchante histoire que celle de ce gentil fox terrier à poil lisse. Il a été recueilli par le peintre anglais Francis Barraud, lorsque son maître mourut. Un frère de Barraud ayant pris Nipper en photo, cela décida l'artiste à immortaliser ce chien très vif qui semblait toujours attendre le retour de son maître disparu. L'histoire dit que Nipper n'a pas été réellement peint devant un phonographe, les frères Barraud n'ayant jamais enregistré leur voix. Le tableau fut réalisé vers 1893-1894, Nipper écoutait alors un cylindre tournant sur un phonographe Edison, modèle vendu en Angleterre à partir de 1990. Cette oeuvre fut proposée à Edison, qui refusa, (bien lui en prit, car il se retira définitivement de l'industrie du disque en 1929). En 1899, William Barry Owen, collaborateur et ami de Berliner, vint en Angleterre pour fonder la Gramophone Company Ltd. Barraud se rendit chez Owen, muni de la photographie de son tableau auquel il avait donné le nom de: "His Master's Voice" (La Voix de son Maître). Il venait en fait non pas pour vendre son oeuvre mais pour emprunter un pavillon plus esthétique que celui du phonographe d'Edison. Owen en proposa 100 livres à Barraud. Le 4 octobre Nipper entrait dans la légende par décision des responsables de la Gramophone. Entre temps Barraud avait du modifier son tableau, Berliner ayant en effet opté définitivement pour le disque et non pas pour le cylindre. Ce n'est pourtant qu'en 1908 que cette image fameuse est apparue sur les étiquettes de disques. En 1912 l'inscription "His Master's Voice" a été utilisée pour la première fois. Devant le succès, la firme décida d'allouer une rente annuelle au "père" de Nipper. Dès 1903, le chien au phonographe s'est mis à faire le tour du monde, notamment grâce aux accords passés entre la firme américaine Victor et la Gramophone. Plus tard, lors du rachat de La Voix de son Maître par Pathé-Marconi, Nipper figurera aussi comme emblême sur les téléviseurs, électrophones et récepteurs radio. En 1977, Columbia-CBS a tenté d'utiliser le célèbre emblême sur ses disques. Cela a donné lieu à un procès, gagné par Pathé-Marconi, qui a aussitôt édité des étiquettes adhésives en demandant aux disquaires de cacher, sur les pochettes de disques CBS, le sigle avec Nipper indûment utilisé! En 1991, la direction de EMI, qui a son siège à Hayes, décide de supprimer le sigle représentant Nipper et son phonographe, après pratiquement un siècle de fidélité. Devant le tollé général, cette décision a été vite annulée. Le vrai Nipper fait de chair et d'os a fini sa vie de star en 1895 et reposerait sous un mûrier dans le village de Kingston-on-Thames. Le tableau original et modifié de Francis Barraud se trouve toujours au siège de EMI, ainsi que le phonographe Berliner, modèle 1897, qui a servi de modèle pour la retouche. Depuis ce temps, Nipper n'a cessé de faire des émules, au point qu'une véritable "Nippermania" s'est développée, surtout en Angleterre où l'on trouve facilement des reproductions du tableau et autres objets divers à son éfigie.

Conseils pour l'entretien des 78 tours

Beaucoup de disques se trouvent sur les brocantes dans un état très sale. Il convient d'abord de les dépoussiérer ainsi que les pochettes (intérieur et extérieur) avec un chiffon doux. Pour nettoyer les disques eux-mêmes il n'y a pas de recette universelle, chaque collectionneur ou professionnel de la restauration sonore a son truc. Il faut toujours de toutes façons les manipuler et les traiter avec la plus grande douceur. Les produits antistatiques, vendus dans le commerce pour nettoyer les meubles aux surfaces laquées, donnent de bons résultats: vaporiser sur toute la surface enregistrée en évitant l'étiquette, (employer au besoin un cache circulaire), puis nettoyer dans le sens des sillons avec un blaireau au poils raccourcis. Terminer avec un chiffon doux ou du papier-linge. Une autre méthode consiste à employer, comme pour les microsillons, du liquide lave-vitres pour voitures. Dans ce cas il est nettement préférable d'avoir à disposition un bain vertical à brosses immergées, que l'on peut encore avec un peu de chance dénicher sur les brocantes. Ces deux méthodes ont pour avantage de rendre le disque antistatique pour une longue durée. Dans tous les cas, éviter l'eau du robinet (trop calcaire), les lessives et les tissus synthétiques. En ce qui concerne les acétates, procéder avec la plus grande douceur. Si le disque est en bon état, un nettoyage au liquide pour meubles peut être envisagé, mais veiller à ne pas trop frotter, pour ne pas abimer la couche enregistrée. Si cette couche a tendance à se décoller plus ou moins par plaques, ne rien tenter, se contenter d'un léger dépoussiérage. Il est important de travailler sur une surface plane recouverte d'une toile cirée. Il faut toujours se rappeler qu'une pression trop forte sur le disque risque de fêler ou même de casser irrémédiablement celui-ci. Les pochettes, après dépoussiérage, peuvent être repassées sans inconvénient au fer, attention à la température pour ne pas roussir le papier, qu'il peut être nécessaire de mouiller légèrement avec de l'eau (distillée de préférence) à l'aide d'un vaporisateur. Cette méthode aura aussi pour avantage de décoller les étiquettes ajoutées que l'on trouve souvent. Les taches grasses disparaîtront avec un peu de shampoing sec, saupoudrer la tache et laisser le produit agir quelques minutes. Les traces de colles laissées par les étiquettes ou rubans adhésifs peuvent s'éliminer avec du talc. Saupoudrer, faire pénétrer en lissant avec le doigt, appliquer une ou deux couches de papier-linge, puis chauffer le tout avec le fer à repasser. Pendant que la colle est ramollie, éliminer l'ensemble avec un papier linge propre imbibé d' essence "F". Pour les salissures d'origine indéterminée, une gomme à crayon donne parfois de bons résultats. Pour finir, il faut recoller les parties décollées avec une colle-bâton de bonne qualité. Enfin, il est très souhaitable de protéger l'ensemble ainsi nettoyé dans une pochette en plastique transparente. On les trouve chez quelques revendeurs spécialisés, (voir annonces publicitaires dans la pesse spécialisée ou dans les principales conventions de disques). Les dimensions courantes de ces protections sont: 17, 25 et 30 cm. Pour les disques de 20 cm, un protège-document transparent de classeur, retaillé aux bonnes mesures, fait l'affaire. S'il vous manque des pochettes ou si celles que vous possédez sont irrécupérables, il est toujours possible d'en refaire en photocopie couleur, du moins pour les pochettes de 25 cm, dont la surface peut être contenue dans un format A3. Il faut 2 photocopies par pochette (1 recto, 1 verso), ne pas oublier de prévoir des languettes d'assemblage, et évider le centre à l'aide d'un cutter, en découpant autour d'un objet circulaire servant de guide, de la même dimension que l'étiquette centrale du disque. Les acétates sont à conserver dans des pochettes carton sans trou central, on trouve celles-ci par les mêmes circuits que les pochettes en plastique transparent.

Comment écouter les 78 tours

Il faut savoir que parmi les nombreuses pointes de lectures en acier, bambou, cactus, etc, qui ont été employées dans le passé, aucune n'a jamais donné entièrement satisfaction. Soit la pointe s'usait avant la lecture complète d'une face, soit le disque s'usait prématurément. Si on veut écouter les disques dans les vraies conditions, c'est-à-dire sur un phonographe, il est impératif de respecter la règle: 1 lecture = 1 aiguille. Certaines aiguilles de fabrication récente permettent en principe la lecture de plusieurs faces, mais attention, prudence. Il est nettement préférable d'écouter les 78 T sur une platine moderne, avec une cellule comportant un diamant approprié, par exemple Shure ou Stanton. Le poids de la tête ne devra pas excéder 10 g (il est de plusieurs dizaines de g sur la plupart des phonographes). Pour les acétates, attention: prudence! Ils n'ont jamais été conçus pour une usure intensive. Dans tous les cas, il est préférable d'en faire des copies. Si les enregistrements sont d'une qualité artistique ou historique importante, il vaut mieux les numériser. Si le document est abimé, il est souhaitable de s'adresser à un professionnel.

Comment stocker les 78 tours

Toujours verticalement! Les casiers ne doivent pas excéder 15 à 20 cm de largeur, à cause du poids et de la fragilité qui en résulte. Ne jamais prendre entre les mains une pile de plus d'une dizaine de 78T, le disque de dessous ayant toutes les chances de se retrouver cassé.

Michel Gosselin

Remerciements: Lionel Risler (Sofreson), Claude Fihman (La Planque du Son), Charlie Barbat, Daniel Nevers, Pierre Ménager (Radio-France), Jean-Pierre Nicole (Village du Disque), Marc Monneraye.

L'Usine à Sons, hier qu'est-ce que c'était ? Un espace muséographique qui retraçait de façon interactive l'histoire du disque, de la radio et du son enregistré. Avec, sur 600 m². des expos permanentes et temporaires racontant cette extraordinaire aventure, depuis l'invention en 1877 par Charles Cros et Edison jusqu'au son numérique. Le tout était présenté dans une ancienne usine de coutellerie, et a accueilli des milliers de visiteurs du premier juillet 2003 au 30 septembre 2009. L'Usine à Sons aujourd'hui existe de façon virtuelle, grâce à ce blog qui vous permet de naviguer dans les documents et articles de l'époque, notamment en écoutant l'audioguide. Bonne visite !

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Les disques 78 tours

Un disque 78 tours est un disque phonographique tournant à 78 tours par minute.

Les 78 tours avaient généralement un diamètre de 25 cm (environ 3 minutes d’enregistrement) ou 30 cm (environ 5 minutes d’enregistrement) et contenaient une chanson par face.

Parfois seule une face était utilisée. Les 78 tours ont succédé aux disques à 90 tours (par minute) mesurant 30 cm de diamètre à saphir à gravure verticale et qui avaient un sillon très épais (environ 3 minutes d’enregistrement) qui ont remplacé le cylindre.

Les 90 tours (par minute) au sillon large ont été fabriqués jusqu'au tout début des années 1920. À cette époque les 78 tours ont pris le pas, qu'ils soient à aiguille (gravure horizontale) d'acier où à saphir (gravure verticale mais sillon fin).

Le système à gravure verticale a été définitivement abandonné à la fin des années 1920. La fabrication des 78 tours a cessé dans les années 1950 lorsqu’ils ont été supplantés par les disques microsillon 33 et 45 tours. Ils sont aujourd’hui recherchés par les collectionneurs.

Période d'activité commerciale du format

En 1888, Émile Berliner invente le disque plat qui a pour avantage par rapport au format précédent, le cylindre, de pouvoir se dupliquer plus facilement. Mais les deux formats ont continué à coexister commercialement, d’autant plus que jusqu’en 1894, Berliner n’a destiné le disque que pour sonoriser des jouets.

À partir de cette date, il fonde sa propre maison de disques, la Berliner Gramophone, dont la lointaine ancêtre de la compagnie Deutsche Grammophon allait être la branche allemande.

De son côté, Thomas Edison qui avait inventé le cylindre et en détenait le brevet, continuait à améliorer ce dernier.

En 1918, le brevet que détenait Berliner sur son disque à gravure latérale a expiré, ce qui a eu pour conséquence que de nombreux concurrents de Berliner ont commencé à produire des disques, assurant à ceux-ci un avantage commercial décisif sur les cylindres.

En 1930, RCA Victor invente le disque vinyle, mais ce format ne viendra définitivement détrôner le 78 tours que vers 1950 en Occident.

Le format 78 tours reste populaire dans le tiers-monde quelques années supplémentaires, ce qui fait qu’en Inde, jusqu’au milieu des années 60, on continue de graver dans ce format des enregistrements des Beatles (aujourd’hui très prisés des collectionneurs).

Composition du support

Les tout premiers disques pouvaient être composés de différentes matières, y compris le caoutchouc rigide.

À partir de 1897, ces matériaux ont été largement remplacés par du « shellac » (une substance obtenue à partir de la sécrétion d’un insecte de l’Asie du Sud-Est), de l’ardoise en poudre, un tout petit peu de lubrifiant de cire et une base de composé en coton proche du papier de Manille.

La production de disques Shellac a commencé en 1898 à Hanovre en Allemagne. Quelques disques « incassables » (fabriqués en celluloïd, une sorte de matière plastique) ont été pressés à partir de 1904 mais ils avaient pour inconvénient majeur de provoquer un bruit de surface important à la lecture.

Ces disques « incassables » pouvaient plier, casser ou être maltraités de différentes façons mais étaient tout de même plus robustes que les disques Shellac.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le shellac n’était produit qu’en quantité extrêmement limitée, ce qui a conduit les fabricants de 78 tours à produire ces derniers en vinyle. Ils existaient en 25 cm pour le marché intérieur et en 30 cm pour la distribution aux soldats américains en mission.

Vitesse de lecture et durée de l'enregistrement

La mention « 78 tours » doit plutôt être comprise comme un terme générique, car jusque dans les années 20 ces disques pouvaient être enregistrés à des vitesses variant de 60 à 120 tours par minute.

Le vitesse 78 tours s'est ensuite standardisée avec le temps.

Cependant, si le temps d'enregistrement devait être un peu plus long, il arrivait que la vitesse soit réduite d'un tour ou deux. Ce détail était par contre omis sur les étiquettes des disques, ce qui dérangeait néanmoins peu l'écoute car la différence ne s'entend pas à une différence de vitesse si faible.

La vitesse 78 tours était de tout façon un peu variable, car elle est le résultat d’un calcul qui fait intervenir la vitesse du moteur du phonographe et la fréquence du courant électrique dans le studio d'enregistrement.

Cette dernière étant de 50 Hz en Europe et 60 Hz en Amérique, la vitesse de rotation des disques sur ces deux continents n’était donc pas exactement identique.

Il existait plusieurs formats de disques, le temps d'enregistrement variant d'une minute par face pour les plus petits (souvent des disques publicitaires) à environ 5 minutes pour les plus grands.

Le format le plus répandu était de 3 minutes environ (d'une taille de 25 cm), suivi par celui de 5 (30 cm), notamment utilisé pour la musique classique. Il était difficile d'enregistrer plus longtemps pour des questions de durabilité et de résistance des disques.

Enregistrer trop lentement (ce qui aurait augmenté le temps d'enregistrement) favorisait l'usure, et rapprocher fortement les sillons (comme plus tard sur les disques microsillons) aurait augmenté les chances que les bords des sillons cassent durant la lecture et rendent le disque inutilisable.

Des essais d'optimisation du temps d'enregistrement ont néanmoins été réalisés, comme les disques "Broadcast", possédant des sillons un peu plus étroits et resserés que la moyenne, permettant de condenser le temps d'enregistrement d'un disque de 5 minutes sur un format de 25 cm, et celui d'un disque de 3 minutes sur 20 cm.

Deux types d'aiguilles étaient utilisées pour lire les disques 78 tours, les aiguilles métalliques et les aiguilles non métalliques.

Les aiguilles métalliques, se trouvaient sous divers formats, allant de l'aiguille droite en acier simple à des formes plus complexes, modifiant le rendu du son, la majorité devant être changées après chaque audition.

Il éxistait aussi des aiguilles dites "permanentes" ou "semi-permanentes", garantissant de multiples lectures avant de devoir les changer (entre 10 et 50 la plupart du temps).

HMV (La voix de son maître) a même lancé l'aiguille "Tungstyle" dans les années 20, permettant d'après leur publicité de jouer 150 faces ...

Ces aiguilles "durables", bien que moins contraignantes, avaient cependant le handicap d'user plus rapidement les disques, puisque fabriquées dans des métaux plus durs que les aiguilles simples.

Il existait plusieurs tailles d'aiguilles afin de pouvoir choisir le volume d'audition, principalement des "Légères" "Moyennes", et "Fortes", les légères étant fines et longues, et les fortes courtes et plus larges.

Des "Très légères" ou "Très fortes" étaient parfois proposées.

Bien moins agressives sur les disques que les aiguilles métalliques du fait qu'elles étaient moins dures que le shellac, elles avaient également l'avantage sur les aiguilles métalliques de produire un bruit de fond très léger voir quasi inaudible et de posséder une gamme de fréquences plus élevée (étant plus flexibles que le métal), permettant d'obtenir de meilleures basses.

Malgré leurs avantages acoustiques certains, les aiguilles non-métalliques n'étaient pas les plus répandues, et étaient plutôt l'apanage des audiophiles et des connaisseurs, car de nombreux paramètres devaient être remplis pour leur bon fonctionnement.

Elles devaient être stockées de façon à rester sèches, l'humidité voilant le son, et la lubrification du disque à l'aide de graphite était recommandée afin d'éviter la cassure des pointes d'aiguilles qui pouvait quelquefois survenir durant l'écoute d'un passage particulièrement "violent" d'un disque, notamment de musique symphonique ou de jazz très dynamique

. Le gramophone d'un utilisateur d'aiguilles non-métalliques devait également être réglé de façon plus pointue.

Méthodes d'enregistrement

Il faut distinguer deux techniques de prise de son : jusqu’en 1925, les artistes chantaient dans un cornet en métal directement relié au stylet utilisé pour la gravure du disque (78 tours dits "acoustiques").

À partir de cette date, les 78 tours sont enregistrés au moyen d’un microphone (78 tours dits "électriques").

Le disque 78 tours avait la particularité d’être enregistré en direct, c’est-à-dire sans passage préalable par une phase d’enregistrement sur magnétophone avant la gravure, ce dernier n’étant pas encore inventé.

Cet état de fait n’est pas sans poser des problèmes : si pendant l’enregistrement un problème technique survenait, il fallait jeter le disque master et en regraver un autre, ce qui conduisait les artistes à recommencer leur morceau depuis le début.

La gravure en direct ne permettait pas non plus le montage des enregistrements. Comme il n’y avait pas de bandes magnétiques,

la seule façon qu’ont aujourd’hui les techniciens des maisons de disques pour transférer l'enregistrement d’un 78 tours vers un support plus moderne tel que le CD est, si le master n'existe plus, d’utiliser comme source un 78 tours du commerce, qui sera usé, et de filtrer numériquement les bruits de surface avant la recopie finale, ce qui nécessite d'être très précis pour ne pas perdre d'informations.

Bande passante des enregistrements

Les enregistrements mécaniques étaient très limités, de l'ordre de 2000 Hz à -160 dB. Aux débuts de l'enregistrement électrique, la bande passante passe à 5 000 Hz (5 kHz) — à -80 dB en moyenne.

Avec le temps, la technologie s'améliorant, des enregistrements de qualité supérieure ont pu être produits : la prise de son optimale à la fin des années 30 atteint une bande passante de 12 kHz à -80 dB.

Il faut préciser cependant que les enregistrements grand public étaient parfois volontairement limités en fréquence car une trop grande fidélité aurait produit des sillons trop sinueux sur les disques, qui auraient été très vite altérés en étant lus sur des gramophones.

Force d'appui du bras de lecture

Les gramophones n'utilisant pas d'électricité pour reproduire la musique enregistrée dans les sillons des disques, il fallait, pour assurer une reproduction mécanique optimale, que l'aiguille tire l'énergie vibratoire nécessaire à une reproduction correcte directement du sillon.

Le poids des têtes de lecture des gramophones était donc assez important (entre 100 et 200 grammes généralement), ce qui avait pour inconvénient d'user les disques, d'où la nécessité de les fabriquer en matière rigide, et de changer les aiguilles métalliques à chaque audition ou utiliser des aiguilles non métalliques re-taillables pour allonger la durée de vie  des disques.

Malgré ce risque d'usure prématurée, bon nombre de disques 78 tours ont fait preuve d'une excellente durabilité à travers les années s'ils ont été utilisés et stockés dans de bonnes conditions.

 Sources: Wikipédia et docs personnelles...

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

Commentaires

Jean Michel

  • 1. Jean Michel Le 11/07/2021

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Acquisition d’une collection de disques 78 tours par la Maison de l’Histoire de la chanson française de Vandœuvre-lès-Nancy en Meurthe-et-Moselle

Participez à un projet original en aidant la Maison de l’Histoire de la chanson française nouvellement fondée par la ville de Vandœuvre-lès-Nancy à acquérir une exceptionnelle collection de disques

© Martin Pénet

Définition des montants

Le projet : acquérir la collection de disques 78 tours d’André Bernard

La Maison de l'Histoire de la Chanson française va ouvrir ses portes à Vandœuvre-lès-Nancy. L’institution a déjà reçu et reçoit de plus en plus de dons d'archives et de collections privées. Toutefois, l'essentiel de ces dons concerne la période des années 1950 à 2000. L'enregistrement sonore ayant commencé à la toute fin du XIXe siècle, il est essentiel de disposer des fonds liés à cette période, qui fut celle du disque 78 tours. Or les collections significatives dans ce domaine sont peu nombreuses. Toutefois il existe celle d'André Bernard, tout à fait exceptionnelle par son ampleur et sa qualité.

André Bernard, décédé en décembre 2018 à l'âge de 84 ans, était manager d'artistes, programmateur d'émissions de télévision, auteur de multiples rééditions en CD et à l'origine de diverses initiatives éditoriales et patrimoniales liées au cinéma ou à la chanson. Il était aussi connu comme grand collectionneur de documents sur les artistes de la chanson et du cinéma. Il a notamment réuni au cours de sa vie une impressionnante collection de disques 78 tours originaux consacrés à la chanson française. Cette collection, évaluée à 50 000 disques, comprend les discographies quasi complètes de la plupart des chanteurs des années 1910 à 1955.

Création de la Maison de l'Histoire de la Chanson

Lancement du projet d'acquisition

Le lieu et son histoire : La maison de l’Histoire de la Chanson française

La ville de Vandœuvre-lès-Nancy a décidé de la création de la Maison de l’Histoire de la Chanson par la délibération du 11 octobre 2021. Elle est située dans un écrin de verdure au sein du domaine du Charmois, ancienne propriété du peintre du roi Stanislas, Le Provençal. Conçue par le chanteur, auteur et compositeur Jacques Bertin, elle sera un lieu d’archivage, un musée, un lieu de ressources pour la recherche, un lieu d’expositions et de travail sur le répertoire, un lieu d’animation ouvert au public, aux chercheurs, aux collectionneurs et aux artistes.

La ville est identifiée depuis de nombreuses années pour sa politique culturelle qui fait la part belle à la chanson française. Dans une ville où vivent des personnes issues de 95 nationalités, la chanson est un puissant vecteur d'échanges culturels. Grâce à ce projet, la ville se verra dotée d’un nouvel espace culturel qui fait sens au niveau de la mémoire collective et qui peut s’articuler avec les structures culturelles, éducatives et universitaires existantes.

disque 78 tours

La chanson s’inscrit dans l’histoire des Hommes… Il faut donner des moyens à la chanson française. Elle a été trop longtemps laissée en jachère, méprisée.

La chanson est un objet culturel important, souvent les chansons sont un témoignage direct des mentalités, de la vie quotidienne. Aussi, il y a un intérêt à conserver le patrimoine national et à le valoriser, en travaillant tout à la fois sur l’archivage et sur l’animation.

La mobilisation : un intérêt national et local

Un comité de parrainage national composé d’universitaires ayant travaillé sur la chanson, d'anciens fonctionnaires de la culture, de journalistes, d’artistes et d’historiens soutient le projet de Jacques Bertin de création de la Maison de l’Histoire de la Chanson. De plus, un comité de pilotage et un comité scientifique sont constitués au niveau local afin d'accompagner la réalisation du projet.

Des associations supportent aussi le projet comme « La Maison de l’Histoire de la Chanson », présidée par Martin Pénet (historien, journaliste, collectionneur, spécialiste de l’histoire de la chanson francophone des XIXe et XXe siècle), elle gère le suivi du projet au quotidien.

« Les amis de la Maison de l’Histoire de la Chanson » soutient le projet et fédère des personnes de toute la France. L’association est présidée par Jacques Bertin, chanteur, auteur, compositeur, interprète.

Enfin l’association « Les Baladins de Ludres » récupère et inventorie les dons de disques, de livres, d’archives professionnelles. Les bénévoles réalisent depuis 2015 un travail de recueil et d'inventaire conséquent.

disque 78 tours

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Tourne-Disques 78 tours

  • Son d'Or, G.G. Bérody; Paris
  • Manufacturer / Brand
  • Sound/Video Recorder and/or Player
  • Radiomuseum.org ID

Tourne-Disques 78 tours ; Son d'Or, G.G. (ID = 1446809) R-Player

 Technical Specifications

  • Record Player (not changer)
  • Power type and voltage
  • Alternating Current supply (AC) / 110; 220 Volt
  • Loudspeaker
  • - For headphones or amp.
  • from Radiomuseum.org
  • Model: Tourne-Disques 78 tours - Son d'Or, G.G. Bérody; Paris
  • Chassis only or for «building in»
  • Dimensions (WHD)
  • 0 x 0 x 135 mm / 0 x 0 x 5.3 inch

Moteur électrique 4 poles à vis sans fin. Regulateur de vitesse. Départ et arrêt automatique. Bras de pick-up "Son d'Or" électromagnetique à haute impédance.

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Here you find 17 models, 16 with images and 0 with schematics for wireless sets etc. In French: TSF for Télégraphie sans fil. All listed radios etc. from Son d'Or, G.G. Bérody; Paris

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Le vinyle 33 tours a 75 ans : histoire d'une révolution qui tourne encore

2023 M06 27

En 2013, ce n'est pas un hasard si les Daft Punk choisissent Columbia Records pour la sortie de leur quatrième et dernier album, "Random Access Memories".

Fascinés par un certain âge d'or révolu de la musique enregistrée – en particulier les années 1970, comme on l'entend clairement sur le disque – Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo optent pour ce qui est tout simplement la plus vieille maison de disques du monde, et communiquent largement en mettant en avant le logo mythique de Columbia.

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Dans la plus pure tradition Daft Punk, l'art et le marketing se mélangent, et on retrouve ce fétichisme du passé au moment de la révélation du vinyle de l'album, dont le macaron central reprend le code couleur jaune et rouge et le lettrage des grands disques Columbia de l'époque.

Les Daft Punk veulent se raccrocher à la grande histoire de la musique au format physique, et pour ce faire, quoi de mieux que de signer avec l'entreprise qui a donné naissance au format 33 tours ?

Certes, une première version (inaboutie techniquement) du disque 33 tours avait bien été imaginée en 1931 par RCA Victor, la grande rivale de Columbia Records. Mais en pleine crise économique, le grand public avait d'autres priorités. Tout va changer en juin 1948.

Après plusieurs années de travail, les ingénieurs de Columbia menés par Peter Carl Goldmark sont prêts à dévoiler leur dernier-né. Une conférence de presse est donnée au célèbre hôtel Waldorf-Astoria de New York, où la même œuvre musicale est présentée dans 2 formats.

Dans celui de l'époque – le 78 tours –, des dizaines de disques sont empilés sur une hauteur impressionnante. En version 33 tours, l'œuvre en question ne nécessite que quelques disques, empilés sur un petit tas.

Toute la révolution du microsillon est résumée dans cette démonstration : le disque 33 tours est surnommé LP ( Long Play ) car il permet d'enregistrer jusqu'à 23 minutes de musique par face contre à peine 5 pour le 78 tours.

C'est l'occasion de rappeler que l'important dans cette histoire, ce n'est ni la vitesse (33 tours 1/3), ni la matière (le vinyle). La révolution, c'est la durée. De 4 minutes sur un disque 78 tours, on passe à près de 23 minutes grâce à une invention capitale : le microsillon. pic.twitter.com/eYata2co75 — Thomas Henry (@ceints2bakelite) June 18, 2023

Ce bond de géant est bien sûr rendu possible par le ralentissement important de la vitesse de rotation – on savait le faire avant 1948 – mais aussi et surtout par la finesse du sillon gravée dans le vinyle, par opposition au sillon grossier qui était tracé dans les disques 78 tours. On remplace aussi la gomme-laque de ces derniers, réputée fragile, par du polychlorure de vinyle, qui donne des disques plus légers, moins épais et vendus comme "incassables"

Les industriels en profitent pour vendre des platines et des amplis, qui remplacent les vieux gramophones, et la qualité sonore progresse elle aussi largement. Les 33 tours restituent des fréquences sonores beaucoup plus larges, ils souffrent peu du "surface noise" (bruit de surface) et ils s'usent bien moins, en plus donc d'occuper beaucoup moins de place et de ne pas obliger à se lever toutes les 5 minutes pour les retourner et reprendre le fil d'une œuvre interrompue.

disque 78 tours

Toutes ces qualités sont mises en évidence sur le tout premier disque microsillon commercialisé par Columbia Records, le Concerto pour violon n°2 en mi mineur de Mendelssohn. Une œuvre d'une grosse trentaine de minutes qui peut désormais être écoutée avec une seule interruption, contre sept ou huit auparavant.

Et c'est effectivement une révolution. Mais comme beaucoup d'innovations, le disque microsillon mettra un peu de temps avant d'être définitivement adopté, car le public n'est pas équipé pour les lire, et une guerre des formats – un classique de l'industrie audiovisuelle – fait rage pendant quelques années entre Columbia et RCA Victor.

Refusant catégoriquement d'adopter le vinyle 33 tours de son concurrent, RCA préfère lancer en 1949 le 45 tours, qui deviendra le format de référence des singles (mais c'est une autre histoire). En vain : au fil des années 1950, le LP gagne sa place et remplace progressivement le vieux 78 tours.

Et à la fin de la décennie, avec l'explosion du rock'n'roll, les artistes s'emparent du format LP (46 minutes max) pour sortir des albums de plus ou moins 40 minutes, une durée imposée qui restera la norme pendant plusieurs décennies, jusqu'à l'arrivée du CD.

Grâce au disque 33 tours, l'album devient le mode d'expression artistique privilégié pour sortir une suite de chansons inédites, et certains des artistes les plus célèbres des années 1960 et 1970 l'érigeront au rang d'art majeur en remplaçant les compilations des pionniers du rock par des créations artistiques cohérentes voire des concept albums.

Avec leur grand diamètre de 30 centimètres, les 33 tours démocratisent aussi les artworks des pochettes – inventés en 1938 par Alex Steinweiss, DA chez… Columbia Records – qui deviennent souvent des œuvres d'art à part entière, et permettent de rendre les disques beaucoup plus attractifs visuellement pour les clients. Bref, la révolution du microsillon est technique, artistique et commerciale.

Mais le 33 tours a aussi des défauts, et il sera à son tour menacé puis dépassé par d'autres innovations : la cassette audio d'abord , puis le CD , qui entraînent un effondrement des ventes de vinyles à partir de la fin des années 1980.

Heureusement, comme tout le monde le sait désormais, le disque microsillon a commencé à ressusciter à partir de la fin des années 2000, au point d'être redevenu aujourd'hui le support physique de référence – malgré son prix – d'une industrie musicale outrageusement dominée par l'écoute dématérialisée en streaming.

Rien ne garantit que vos bibliothèques Spotify seront encore là dans 75 ans, mais on peut parier sur le fait que le vinyle 33 tours se portera encore bien, quitte à être fabriqué avec des matières moins polluantes que le plastique. Finalement, les publicitaires de Columbia Records avaient raison : le disque microsillon est bien indestructible.

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COMMENTS

  1. Disque 78 tours

    Le disque 78 tours est un disque phonographique d'un diamètre de 25 ou 30 cm le plus souvent, généralement couvert de gomme-laque noire, qui tourne à environ 78 tours par minute, dont chaque face peut contenir un enregistrement d'au plus 3 ou 5 minutes environ, respectivement. Il a été le principal support de diffusion de la musique ...

  2. Standard Record 78 rpm Swap site

    Deux disques 25cm réunis en un album ; un disque vinyle 33 tours et un second 78 tours. La diffusion de l'enregistrement sonore en France à la Belle Époque (1893-1914) 8 décembre 2015 Henri Chamoux a soutenu brillamment sa thèse d'histoire contemporaine hier matin rue d'Ulm.

  3. Usine a sons

    Comment reconnaître les différents types de 78 tours. Il existe donc deux grands types: les "acoustiques" et "les électriques". Jusqu'en 1928, les disques proposés sur le marché sont acoustiques, il se présentent sous toutes sortes de diamètres (de 15 à 50 cm), ils tournent à des vitesses variables, le plus souvent le plus souvent de 70 à 120 tours.

  4. Les disques 78 tours

    Les disques 78 tours. Un disque 78 tours est un disque phonographique tournant à 78 tours par minute. Les 78 tours avaient généralement un diamètre de 25 cm (environ 3 minutes d'enregistrement) ou 30 cm (environ 5 minutes d'enregistrement) et contenaient une chanson par face. Parfois seule une face était utilisée.

  5. Le site des échanges de disques 78tours et du phonographe

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  14. File:78tours.ogv

    You are free: to share - to copy, distribute and transmit the work; to remix - to adapt the work; Under the following conditions: attribution - You must give appropriate credit, provide a link to the license, and indicate if changes were made. You may do so in any reasonable manner, but not in any way that suggests the licensor endorses you or your use.

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    Vieux disque 78 tours - Label "His Master's Voice" pressage Autrichien, GA 5105, Luis Mariano - Mexico, joué sur mon gramophone portable.

  23. Tino ROSSI

    Tino ROSSI - Chanson aux nuages - Disque 78 Tours de radio (acétate sur support en carton) Enregistré en 1947 ( Inédit)